Jean-Louis MURAT … il aime … il n’aime pas … 6 mars 2012
Posté par didierlebras dans : Non classé , trackbackL’une des qualités premières du chanteur et poète Jean-Louis MURAT est de dire, en toutes circonstances, ce qu’il pense. En celà, il se singularise de la plupart de nos hommes publics (politiciens au autres). Il ne manie pas la langue de bois. C’est peu de le dire. Ce que faisant, il se met à dos tout ou partie du « microcosme Parisien … bon chic bon genre … surtout très cul cul » … coupé depuis des lustres de la réalité … celle de nos campagnes, de nos petits villages, celle des gens simples.
Pour vous dresser un portrait (aussi juste que possible) du chanteur Auvergnat, je suis allé chercher, au travers de ses déclarations écrites, tout ce qu’il déclarait : aimer ou ne pas aimer. Chez MURAT rien n’est simple : on peut aimer le matin et plus du tout le soir venu … Ces revirements font également partie du personnage.
Pour distinguer des amours aux désamours de « Jlm », j’emploierai deux couleurs : le vert (il aime), l’orange (il n’aime pas). Par ailleurs, mes choix qui sont subjectifs, seront regroupés par catégorie (sport/politique/culture …).
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MURAT s’est toujours vu dans la peau d’un vainqueur du Tour de France, c’est pourquoi mon 1er choix va se porter sur les sportifs et le sport en général.
LE SPORT ET LES SPORTIFS
Reinhold MESSNER …
Né le 17 septembre 1944 dans le Tyrol du sud, alpiniste Italien. Il réalise la première ascencion en solitaire l’Everest (sans oxygène) et il est également le premier à avoir gravi les 14 sommets de plus de 8000 mètres à travers le monde.
MURAT évoque ce héros dans une chanson datée de 1982 « Uschi » extrait de l’album « Passions privées ».
Le 15 12 1988 il déclare à Bruno BAYON pour le compte du journal « Libération » : « On se demande ce qu’il cherche, il veut monter tout seul, il ne sait pas pourquoi ».
En Juin 1989 pour « Max« , sous la plume de J.M. THEVENET il se montre plus admiratif encore : « Lui c’est l’archange de la solitude ».
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MURAT aime le sport. En 1991 il déclare : « La course à pied est devenue un élément indispensable, ça me remet les pieds sur terre ». Lors de la première visite de BAYON en Auvergne (1988) MURAT/BERGHEAUD fréquente tous les jours la piste d’athlétisme située non loin du modeste domicile qu’il partage avec MARIE. En 2011, à l’occasion de la dernière campagne promo de l’album « Grand lièvre » il indique aller courir une heure par jour, y compris à l’occasion des tournées. Voilà qui constitue plutôt un bon signe.
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La pratique du sport permet à MURAT de se régénérer. L’effort est indispensable à son équilibre. Le journaliste Fabrice LITTAME écrit dans le journal « L’Union » le 23 novembre 1993 : « Comme exutoire, il préfère enfourcher sa bicyclette, trois heures par jour ».
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En 1994, il déclare : « lire l’Equipe tous les matins ». Il précise : « Depuis gamin, ma vie a été rytmée par les évènements sportifs ».
Il est supporter de l’Olympique de Marseille. Il se fait le défenseur de :
Bernard TAPIE …
et le pourfendeur du procureur :
Eric DE MONTGOLFIER. Le concernant, il déclare en 1993 à J.P. GERMONVILLE : « Un procureur au sang bleu qui veut mettre au pas les bougnoules Marseillais. Comme si ça le chagrinait de les voir heureux ! ». A n’en pas douter, beaucoup de mauvaise foi dans les propos de JLM.
Le 28 octobre 1993, pour le « Nouvel Obs. » MURAT déclare à Fabrice PLISKIN : « Je suis pro Marseillais à 101%. D’un côté il y a les MONTGOLFIER, les gens à sang bleu, à profil Bourbon; de l’autres, les fils de prolos de Marseille. Les beaux messieurs se disent : les bougnoules de Marseille, on va les mettre au pas. Je suis Tapiste à mort ».
Il déteste le Paris Saint Germain … Le seul joueur Parisien qui trouve grâce à ses yeux étant David GINOLA dont il dit en 1994 : « C’est le fou du roi au PSG; s’il part ce sera l’Armée rouge. On sent bien que derrière ce club, il n’y a pas d’histoire ».
Le 26 octobre 2007 dans les colonnes de l’hebdomadaire « France Football » MURAT révèle son amour des couleurs rouges et blanches de l’AS MONACO. Ceci résulte d’un souvenir d’enfance qu’il résume ainsi :« Mon père m’a amené dans son aronde à Vichy voir jouer l’AS MONACO » !!!
Yvons DOUIS …
… Lucien COSSOU
… sont les joueurs emblématiques de cette période ou les Monégasques trustaient les titres. Nous sommes au début des années 1960, le p’tit BERGHEAUD a dix ans …
MURAT a beaucoup aimé l’épopée des « Verts » de Saint Etienne … pour les valeurs de courage, d’abnégation que dégageait l’équipe comprenant des joueurs qui n’hésitaient pas à mouiller le maillot, en parfaite symbiose avec un public d’ouvriers …
MURAT sera fan de foot jusqu’en 1998, année où la France remporte sa première coupe du monde. Une compétition de faible niveau il faut bien le reconnaître. A l’époque, comme MURAT, je faisais partie de ceux qui disaient : « Peu importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ! ». Comme j’avais tort. MURAT a suivi cette coupe du monde en compagnie des « Rancheros ». En 2005 pour « So Foot » il répond aux questions de Joachim BARBER et Franck ANNESE. MURAT y dévoile une admiration sans borne pour …
Thierry HENRY …
Voici ce qu’il en dit :« Thierry HENRY a quelques déhanchements, une façon de frapper pas très orthodoxe que j’aime beaucoup. Il possède une vraie esthétique, un côté enfant. Quand il était à MONACO, il avait ce côté grand duduche super doué qu’il gardera éternellement. Je suis beaucoup plus impressionné par le genre de Thierry HENRY que par celui de ZIDANE. D’ailleurs au départ, le poème devait être dédié à ZIDANE. Il s’appelait « ZIDANE est nul ».
Je retranscris ci-dessous in extenso la lettre écrite par MURAT au footballeur d’Arsenal …
Lettre
à Thierry Henry
Possible fils de Joséphine Baker
et de jean Racine,
mon cher Thierry Henry;
quand sur le vert anglais
en haute tenue cerise dans une épure exquise
de tireur à l’arc, vous revenez boudeur,
alors que comme un page affolé cherchant une princesse,
le noble mousquetaire au fort nom de Pirès
se montre heureux pour deux; quel garçon généreux!
c’est le génie français qui brille,
une pensée de Rimbaud,
un trait de Matisse,
un soupir de Versailles,
une moue de Jeanne d’Arc,
un coup de chapeau de Champollion,
de Diderot et de Napoléon,
de Marcel et de moi.
Puissent les petits cochons vous laisser en paix,
vos gestes donnent envie de dessiner,
d’écrire, de jouer une musique,
de devenir meilleur, d’avoir un but.
Vous êtes une bénédiction
vous êtes incomparable.
votre fanatiquement dévoué,
Jean-Louis Murat
P.S.
Vous allez changer de stade. Vous êtes foutu. Gardez svp les mêmes emplacements de caméra qu’à Highbury (c’est du Hitchcock)
N’essayez pas de démontrer que Garou et Dr Dre c’est pareil (forte tendance chez vos copains).
Ne terminez pas votre carrière au PSG, venez plutôt à Saint Etienne, vous serez en vert mais vous jouerez sur une pelouse rouge — certifiée par l’Inra de Saint-Genès-Champanelle, dans le Puy-de-Dôme, où des chercheurs tentent de croiser le bison du Canada et la chèvre andalouse. J’en profite pour dénoncer ce scandale.
Les mots sont bien plus durs à l’égard du demi-Dieu qu’est …
Zinédine ZIDANE …
Voici ce qu’en dit MURAT dans l’article de « So Foot » …
« A l’époque, on m’avait dit : « tu ne peux pas écrire ça ! ». J’ai été con, bien sûr qu’on peut écrire « ZIDANE est nul ». Il est nul parce qu’il n’est pas un grand capitaine. Imagine, tu as un mec doué à la guitare comme Jimmy PAGE, qui chante comme JAGGER et qui écrit des chansons comme Steevie WONDER et quand on lui dit : ça va être toi le chef, il te répond : non, non, moi je vais jouer des maracas. Moi je n’aurais pas envie de jouer dans un groupe avec un type comme ça. C’est pas possible, il y a une espèce de déficit de personnalité. Et puis avec quelle docilité il est devenu un symbole d’intégration, je trouve ça dingue ! ZIDANE a le QI d’une courge ! ». (…) « C’est surement un mec super adorable. Mais bon, je trouve que l’éducation Française fabrique des fifrelins. Dans l’équipe de France, depuis 2000, il n’y a plus de chef. Du coup, tu as l’impression de voir onze adolescents qui cherchent leur maman ou leur papa. Ils vont peut-être devenir des hommes à 35 ans, mais en attendant il faut se taper une espèce de petite tribu de nigauds. Ils errent. En France, au nom d’un principe d’égalité devenu complètement désuet, on forme des individus qui sont incapables de se prendre en main et qui ont besoin d’avoir un chef. On a tout essayé : le petit caporal de Gendarmerie avec LEMERRE, maintenant DOMENECH, le fumeur de joints qui veut se faire tout le monde et ça ne marche pas ».
Nous sommes en novembre 2011, dans le cadre de la promo du « Grand lièvre », pour « La Charente Libre », répondant aux questions de Maurice BRONTIK , le Brenoï réitère ses critiques à l’encontre de ZIDANE : « C’est une petite frappe à trois francs. PLATINI et MESSI ne mettraient jamais un coup de boule à un adversaire. C’est pour ça aussi que je les admire »
Des champions du monde 1998, seuls HENRY (on l’a déjà vu) et Didier DESCHAMPS échappent à la critique acerbe de MURAT.
Dans les colonnes du journal « L’Equipe » en septembre 2009 le chanteur Auvergnat déclare à Etienne MINOUZIO : « Je le vénère. Il incarne les valeurs traditionnelles. Aujourd’hui, le jeu des Français manque de musicalité. Le chef d’orchestre, DOMENECH est nul. Ca manque d’harmonie, de complémentarité. RIBERY est le seul vrai musicien du lot ».
Michel PLATINI
En 2012 MURAT confie à Cécile TESSEYRE : « J’aime beaucoup PLATINI« . J’ai découvert ce jugement il y peu, je suis content que MURAT ait eu ces mots pour le Lorrain qui pour moi sur le terrain était l’esthétique même …
MURAT ne s’intéresse plus qu’aux matchs Européens. Il a tellement raison. En un seul match du « Barça » vous en avez autant (en gestes techniques) que dans l’ensemble du championnat de Ligue 1 … qui n’est que médiocrité. MURAT se désintéresse du foot Français, n’accordant d’intérêt qu’aux matchs disputés par les équipes amateurs de son département … Comme on le comprend !
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Du football, nous passons au cyclisme, très certainement la passion première du chanteur Auvergnat …
En 1994, lors d’une interview accordée au quotidien « L’Equipe » le journaliste Olivier VILLEPREUX nous apprend que MURAT : « voulait coïncider ses dates de concert avec les étapes du Tour de France 1952 remporté par COPPI ». Le chroniqueur poursuit : « MURAT a trouvé un autre moyen de se dédoubler dans un film, le Tour de France de MURAT, mis en scène par Pascale BAILLY ». (…) « Entre deux dates il revêt maillot et cuissard et entraîne dans son amour du vélo, une fille à qui il fait réciter la vie de MERCKX comme un « Pater », tout en lui faisant découvrir des endroits de légende ». L’Auvergnat confiant : « J’avais le vélo dans le camion Pinarello Campagnolo ».
Jean Louis BERGHEAUD est né en 1952. Cette année là le Tour de France est remporté par Fausto COPPI qui devance au classement général à Paris le Belge Stan OCKERS. La télévision fait son apparition sur le Tour et diffuse le soir même les images du jour. Une vraie révolution. COPPI remporte cinq étapes dont trois aux sommets de l’Alpe D’Huez – de Sestrières et du Puy de Dôme ! Le 1er Français termine 5ème, il s’agit du Breton Jean ROBIC. La course se dispute par équipes nationales.
COPPI est un immense champion … Je ne pense pas que le p’tit BERGHEAUD l’ait vu courir puisqu’il est décédé à Tortona (Italie) en 1960.
Le parcours de ce tour de légende emprunte les villes de : BREST RENNES LE MANS ROUEN ROUBAIX NAMUR (Belgique) METZ NANCY MULHOUSE LAUSANNE (Suisse) L’Alpe D’HUEZ BOURG D’OISANS SESTRIERES (Italie) MONACO AIX EN PROVENCE AVIGNON PERPIGNAN TOULOUSE BAGNERE DE BIGORRE PAU BORDEAUX LIMOGES Le PUY DE DOME VICHY (avec départ de Clermont Ferrand) et enfin, arrivée à PARIS.
Ci joint les liens qui donnent droit aux résumés de la 11ème étape se terminant à SESTRIERES :
puis de la 21éme au PUY DE DÔME :
Le 14 octobre 2011 MURAT déclare à Franck VERGEADE pour le magazine « Magic » : « J’aime les héros ». Il donne aux trois champions cyclistes dont les noms suivent le qualificatif de « Saint » …
ANQUETIL …
HINAULT …
ARMSTRONG …
Bernard HINAULT est selon les termes de MURAT : « le seul champion qui ne l’ait jamais déçu ». Par ailleurs le Breton Ronan PENSEC est un ami personnel du Brenoï.
Un titre du dernier album de MURAT fait expressément référence au formidable grimpeur espagnol qu’était Fédérico BAHAMONTES. Ce que faisant, c’est au cyclisme en général, sport difficile s’il en est, qu’il rend ainsi hommage.
BAHAMONTES …
La vérité m’impose de devoir dire que je n’approuve pas les propos qu’il tient sur le dopage des champions cyclistes. Force est de reconnaître que l’effort demandé à ces hommes est hors du commun … Peut-il en être autrement ???
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Le 8 mars 2006 dans les colonnes du magazine « Cyclismag » les propos de MURAT sont repris. Parlant du Tour 99 il déclare : »C’est la première année que je ne suis pas le Tour de France. Je ne m’y retrouve pas ». (…) « Je suis toujours dingue de vélo. Mais c’est un peu comme le foot : je vais m’intéresser chez nous à la division d’honneur, maxi la D2. Je vais m’occuper de ce qui est indé, dorénavant le foot indé, le cyclisme indé, les courses de cyclotourisme ».
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Pour clôre cette page « vélo », je ne peux m’empêcher d’évoquer ici la mémoire de Laurent FIGNON, magnifique champion, magnifique vainqueur, magnifique vaincu, commentateur intelligent, décédé le 31 août 2010 … Jean-Louis MURAT avait beaucoup d’estime pour lui. J’ai lu quelque part (mais je n’en ai pas retrouvé trace) qu’il « avait pleuré à l’annonce de sa mort ». MURAT est un homme très sensible, qui n’a pas honte de dire qu’il fond en larmes rapidement …
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Le 18 novembre 2011 le journaliste Maurice BRONTIK dans « La Charente Libre » recueille les paroles de MURAT : « J’aime les champions, les exploits. Ce sont souvent des gens simples qui se dépassent« .
Toujours dans le cadre de la promo de l’album « Le Grand Lièvre » en 2011 pour « Froggydelight.com » l’Auvergnat déclare : « Je suis un grand admirateur des sportifs. Les champions sont des personnes pour lesquelles j’ai le plus de respect. J’ai l’impression d’avoir beaucoup à apprendre des grands sportifs. J’aime les champions, les héros, les gens qui se dépassent. J’aime la dimension supérieure, pas ce qui rapetisse l’homme ».
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LA LITTERATURE
Le p’tit BERGHEAUD, élevé chez ses grands parents s’ouvre à la culture grâce au dictionnaire. Le livre, les écrivains, poètes et romanciers vont tenir une place prépondérante dans la carrière et la vie de Jean-Louis MURAT.
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En 1988, BAYON pour le journal « Libération » écrit : « Il aurait pu être professeur d’histoire. Il a avec lui « L’histoire de la Révolution » de Jules MICHELET.
Cet historien est né le 21 août 1798 à Paris et décède le 9 février 1874 à Hyères. Son père, maître imprimeur, ruiné par les ordonnances de Napoléon contre la presse, est emprisonné pour dettes impayées. Sa mère est d’origine paysanne. Poussé par ses parents Jules MICHELET fait des études de lettres. Il obtient une place de professeur d’histoire au collège Rollin. Il est nommé professeur suppléant de GUIZOT à la faculté des lettres de Paris. Il a donc toute latitude pour l’étude et l’approfondissement de ses idées. Ses maîtres ont pour nom VOLTAIRE et MONTESQUIEU. Une partie de son oeuvre constitue une diatribe contre l’Eglise romaine qu’il accuse d’avoir trahi le peuple. Son « Histoire de la Révolution » se décline en sept volumes. L’oeuvre de MICHELET est controversée. Pour Victor HUGO il est un « héros », pour SAINTE BEUVE ni plus ni moins qu’un « charlatan » !
En juin 1989 JM THEVENET pour « Max » nous décrit ainsi le rapport qu’à MURAT avec MICHELET : « MURAT l’amnésique croit aux vertus de l’histoire, celle avec un H écrit en capitale. Insatiable sur MICHELET ou l’éthymololgie des mots, il faut sans cesse passer par la mémoire. Sans elle il n’y a rien ».
Jules MICHELET …
L’histoire de notre pays, trouve sa trace dans les livres et les écrits. Féru d’histoire, MURAT va chercher dans les livres tout ce qui nous a fait. Ce que faisant il s’ouvre l’esprit, il découvre, s’enrichit. Il n’est prisonnier d’aucun dogme. C’est dans les livres d’histoire qu’il s’est forgé toute une culture générale. Son désir d’apprendre, de découvrir, de s’enrichir semble ne s’être jamais assouvi. Qui plus est, professeur qu’il est dans l’âme il nous donne à son tour envie de découvrir, de chercher, d’aimer ou de détester, mais toujours s’enrichir.
- Dans cette fameuse interview de 1988 Bruno BAYON nous révèle, parlant de MURAT : « Toujours un bouquin sous le coude, en ce moment « Le gai savoir » de NIETZSCHE et « La correspondance érotique de FLAUBERT« .
De cette oeuvre j’extrais les citations suivantes :
- « Nul vainqueur ne croit au hasard ».
- « La cruauté est le remède de l’orgueuil blessé ».
- « Que dit ta conscience ? Tu dois devenir celui que tu es ».
- « L’âme aristocratique a le respect de soi ».
- « La musique offre aux passions le moyen de jouir d’elles-mêmes ».
Voici ce que déclare MURAT parlant du philosophe dans le magazine « Polystyrène » (n° 185) en avril 2005 : « Il y a une dégringolade depuis 20 ou 30 ans. Il faut remonter la pente en reprenant l’habitude de penser contre soi. C’est ce qui manque beaucoup en France ». Comme il a raison !
Quant à l’oeuvre de FLAUBERT je n’en ai trouvé nulle trace. Je ne résiste pas au plaisir de vous donner à connaître le courrier suivant signé FLAUBERT :
« A Maxime Du Camp, 7 avril 1846″.
« Et toi, bon vieux Max, que deviens-tu ? Prends garde d’aimer trop cette bonne Marthe. Tu goutes avec elle de grandes joies ; c’est triste. La félicité est un manteau de couleur rouge qui a une doublure en lambeaux. Quand on veut s’en recouvrir, tout part au vent, et l’on reste empêtré dans ces guenilles froides que l’on avait jugées si chaudes. J’ai peur pour toi quand tu vois une amour sérieuse. La vérole est moins à craindre que la passion. On cautérise les chancres de la bite, mais pas ceux du coeur« .
« Je t’embrasse. Tibi ».
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En juin 1989 MURAT confie à J. COPE pour le mag « 20 ans » qu’il apprécie particulièrement : « La littérature du XVIIème siècle » et de citer : « ROUSSEAU/DIDEROT ».
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En novembre 1989 pour « Télérama » il révèle à A.M. PAQUOTTE ses préférences littéraires : « DU BELLAY Louise LABE RIMBAUD VERLAINE APOLLINAIRE et ELUARD ».
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Le 6 décembre 1989 dans le n° 171 du magazine « Top 50″ MURAT déclare : « J’adore Jean-Jacques ROUSSEAU et ses « confessions ».
ROUSSEAU … peint par Quentin DE LA TOUR EN 1753 (l’écrivain a 41 ans).
Il s’agit d’une oeuvre autobiographique qui traite des 53 premières années de l’écrivain jusqu’en 1767. Voici quelques citations extraites de cette oeuvre :
- « L’argent qu’on possède est l’instrument de la liberté, celui qu’on pourchasse est celui de la servitude ».
- « J’ai toujours senti que l’état d’auteur n’était, ne pouvait être illustre et respectable qu’autant qu’il n’était pas un métier. Pour pouvoir, pour oser dire de grandes vérités, il ne faut pas dépendre de son succès ».
- « Le plaisir d’avoir ne vaut pas la peine d’écquérir ».
- « Mon plus grand malheur fut toujours de ne pouvoir résister aux caresses ».
- « Insensés qui vous plaignez sans cesse de la nature, apprenez que tous vos maux vous viennent de vous ».
- « C’est surtout dans la solitude qu’on sent l’avantage de vivre avec quelqu’un qui sait penser ».
Dans cette même interview (Top 50 n° 171) MURAT précise : « Je n’accroche pas trop avec les poètes contemporains. A part quelques exceptions, je trouve cela assez plat, même s’il y a quelques débordements ».
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En 1989 pour « Paris Première » MURAT déclare : « Adolescent, j’ai lu « Autant en emporte le vent » et « Les hauts de Hurlevent » et, c’était mes deux romans préférés ».
« Autant en emporte le vent » est l’unique roman de : Margaret MITCHELL paru en 1936, pour lequel elle reçoit le prix Pulitzer en 1937.
« Les hauts de Hurlevent » est également l’unique roman de : Emily BRONTE publié pour la première fois en 1847 sous le pseudo d‘Ellis BELL
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Le 30 décembre 1993, dans une interview accordée à « L’Evènement du jeudi » signée « V.P. » MURAT désigne parmi ses auteurs préférés :
KAWABATA … écrivain Japonais mort en 1972, obsédé par la quête du beau, la solitude et la mort.
Les deux citations ci-dessous, permettent de mieux situer le personnage :
- « Mourir, c’est refuser toute compréhension, et pour toujours, de la part des autres ».
- « Un secret que l’on garde est plein de douceur, plein de gaieté. Arrive-t’il à transpirer, il devient un démon assoiffé de vengeance ».
DIDEROT … né le 5 octobre 1713 à Langres et mort le 31 juillet 1784 à Paris.
Erudit, écrivain et philosophe, DIDEROT est notamment l’auteur de « Jacques le fataliste et son maître ». Ecoutons le …
- « Un homme de lettre peut avoir une maitresse qui fasse des livres, mais il faut que sa femme fasse des chemises ».
- « Quand on ne veut pas être faible, il faut souvent être ingrat ».
- « Untel est un sot. C’est moi qui le dis, c’est lui qui le prouve ».
BASHO Matsuo … poète Japonais du 17ème siècle … dont voici la traduction d’un poème …
Quel plaisir!
La Vallée de sud
Embaume la neige.
Le vent d’automne
Plus blanc
Que les pierres de la colline rocheuse.
De tous les côtés
Les vents apportent des pétales de cerisier
Au lac des grèbes.
Même un sanglier
Est sur le point d’être emporté
Dans cette tempête.
Le croissant éclaire
La terre brumeuse.
Fleurs de sarrasin.
Le lespédèze fleuri ondule
Sans faire tomber
Une seule goutte de rosée.
Walt WHITMAN … (1819 – 1892) Initiateur d’une poésie à l’état brut est aujourd’hui reconnu comme le plus grand poète lyrique américain.
Extrait des « Feuilles d’herbe » …
Fils de Manhattan, Walt Whitman, un Kosmos !
Turbulent, charnel, sensuel, mangeur,
buveur, baiseur,
Pas sentimental, pas au-dessus des autres hommes, ni des autres femmes, ni à part d’eux,
Ni plus immodeste que modeste.
Qu’on dévisse les serrures aux portes!
Qu’on dévisse les portes de leurs charnières!
Si quiconque avilit quelqu’un, c’est moi qu’il avilit,
Tout ce qu’on dit ou fait, à la fin me revient.
En moi, la foule des vagues de l’afflatus, en moi le courant et l’index.
J’énonce le mot de passe primitif, je donne le signe de la démocratie,
Bon Dieu ! Je n’accepterai rien dont personne n’aurait la contrepartie aux mêmes termes.
Par moi, toutes ces voix longtemps muettes,
Ces voix d’interminables générations de prisonniers, d’esclaves,
Ces voix de désespérés, de malades, de voleurs, de nabots,
Ces voix de cycles de préparation, d’accrétion,
De fils connectant les étoiles, d’utérus, de semence de père,
De droits d’individus oppressés par d’autres,
De difformes, de laids, de plats, de méprisés, d’imbéciles,
De la brume dans l’air, du scarabée roulant sa boule de fumier.
Par moi les voix interdites
Les voix de la faim sexuelle, voix voilées – et moi j’enlève le voile -,
Les voix indécentes, clarifiées, transfigurées par mes soins.
Je ne me comprime pas la bouche, avec les doigts,
Je n’ai pas moins de délicatesse pour les intestins que pour la tête ou le coeur,
Le coït n’est pas plus sale pour moi que la mort,
Je crois à la chair, ses appétits,
Voir, ouïr, toucher sont des miracles, pas une des particules qui ne soit miracle.
Divin, je suis, dedans, dehors, sanctifie ce que je touche, ce qui me touche,
L’odeur de mes aisselles est arôme plus subtil que la prière,
Ma tête mieux qu’églises, que bibles, que credo…
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Dans une interview croisée avec l’écrivain Mayennais Jean-Lou TRASSARD parue dans « Les Inrockuptibles » (n° 54 avril 1994) MURAT déclare : « C’est vrai que j’adore Henri POURRAT et Jean GIONO ». Il va jusqu’à préciser :« Avec ce que je dis, et la façon de le dire, je suis contacté par des groupuscules d’extrême droite. Chez nous il y a des panneaux partout « Le Pen c’est la terre » ou « La terre c’est Le Pen ». Souvent dans les entretiens on vient me chercher la-dessus. Il y a là toute une idéologie de gauche qui a laissé ça en friche, c’est le cas de le dire : d’un seul coup, la terre, on ne sait plus à qui elle appartient. Il n’y a plus que Le Pen qui s’y intéresse. Et si tu te retrouves à défendre une certaine forme de régionalisme, où moi juste à défendre ma vallée, tu es nationaliste d’extrême droite ». Voilà qui est dit par un MURAT a l’anti-thèse des positions du front national … oh combien ! Encore … un des dommages collatéraux d’une certaine pensée unique qui sied si bien à certains milieux « parisiens » … bon chic bon genre. La qualité première d’écrivains comme POURRAT et GIONO est l’amour de la terre. En celà ils défendent les mêmes valeurs que MURAT.
HENRI POURRAT …
Jean GIONO …
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A l’occasion de sa première tournée en province, le 15 novembre 1993, MURAT déclare à Anne COURTEL pour le compte du journal « Presse Océan » : « J’aime par dessus tout la poésie alors que personne n’achète plus de livres de poèmes. La poésie n’est pas faite pour les paresseux. Il faut passer le rideau, se poser des questions« .
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Le 2 octobre 1996 dans les colonnes du journal « Le Soir » MURAT déclare à Thierry COLJON : « J’aime la poésie liée à la religion ». Sans le citer il pense sans doute à Jean De la Croix.
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Le 6 octobre 1999 dans le journal « La Meuse » il est indiqué parlant de MURAT : « De POUCHKINE, il tient une passion pour Eugène ONEGUINE, dont il collectionne les éditions étrangères. Il en a une quinzaine« . MURAT n’a jamais fait mystère de son amour pour la littérature Russe et plus particulièrement de l’oeuvre de POUCHKINE dont « Eugène Onéguine » constitue l’un des plus beaux fleurons.
Alexander POUCHKINE naît à Moscou en 1799 et meurt à Saint Pétersbourg en 1837. Sa fin de vie sera malheureuse. Sa femme, dispendieuse, le trompe. L’écrivain provoque en duel son amant un baron d’origine Alsacienne : Georges d’ANTHES. POUCHKINE reçoit une balle en plein ventre et meurt de ses blessures deux jours plus tard.
« Eugène Onéguine » est un jeune dandy de Saint Pétersbourg. Oisif et blasé, il a le sentiment d’avoir fait le tour des choses, il éprouve un profond spleen.
De nombreuses traductions de cette oeuvre ont été faites de par le monde. TCHAIKOWSKI en a fait un opéra. Jeune, Jacquesq CHIRAC a traduit ce livre. Cette traduction de l’ex Président n’a jamais été éditée.
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Marcel PROUST …
Pour « Le Figaro Magazine » voici ce qu’en dit MURAT le 21 février 2004 au journaliste Nicolas UNGEMUTH : « Son organisation de la mémoire me fascine tellement. C’est un éclaireur apache qui veut aller dans le far-west de ses souvenirs ».
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Pierre Jean DE BERANGER …
Le 16 mars 2005 pour « Le Monde » Stéphane DAVET interroge MURAT :« Qu’est-ce qui vous touche chez Pierre Jean DE BERANGER ? » Réponse : « Sa simplicité, son amour de la langue, sa volonté de ne pas être esclave de sa notoriété. Sa façon aussi de faire des chansons populaires en fixant les idéaux Républicains« .
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En septembre 2006, dans les colonnes du mag « Carrefour savoir », sous la plume de Kathleen AUBERT le Brenoï déclare : « J’ai de plus en plus de dictionnaires, j’aime de plus en plus les mots … D’ailleurs cette année, je vais m’inscrire en fac pour prendre des cours de philosophie. J’aime bien voir ce que les mots veulent dire, savoir d’où ils viennent pour mieux les maîtriser. Le contact avec le monde se fait par les mots et, souvent les ambiguïtés ou les incompréhensions d’une relation viennent du fait que les mots sont mal compris. Les gens qui ne s’aiment plus sont souvent des gens qui n’emploient plus le même vocabulaire ».
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Le 29 mars 2008 pour « Le Figaro » Laurent MEREU BOULCH lui pose deux questions : « Votre mot favori ? » … Réponse immédiate : « Concupiscent. J’éprouve un plaisir infini à le dire ». Puis : « Petit que vouliez-vous faire ? » … « Je souhaitais être un conquistador, un cow-boy ».
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Je ne saurai terminer cette énumération sans vous parler de Louise DE VILMORIN dont Jean-Louis dit dans « L’Express » le 1er octobre 2008 : « Une grande dame de lettres du XXème siècle ».
Sur sa tombe elle fit écrire : « Au secours ! ». Ci-dessous un lien pour écouter cette belle dame nous parler de chanson … et avoir le plaisir d’entendre Juliette GRECO nous fredonner le titre « Le corset » chanson écrite par : Louise De Vilmorin …
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Enfin, dans le magazine « Lire » en avril 2005 il cite quelques uns des autres auteurs qui’il apprécie :
CASANOVA …
… dont voici quelques citations qui vont vous permettre de mieux situer le personnage :
- « Il est moins mal d’être dupe qu’imposteur ».
- « La passion exagère toujours, et émousse les facultés de tous les sens ».
- « Entre la beauté et la laideur, il n’y a souvent qu’un point presque imperceptible ».
- « Avec une femme, il est impossible de communiquer sans toucher ».
- « L’homme qui ne se venge pas est méprisé, celui qui se venge est détesté ».
- « Si les plaisirs sont passagers, les pères le sont aussi ».
Jim HARRISSON … De lui MURAT déclare le 8 septembre 1999 au jounal « Le Soir » : « C’est lui qui m’a donné non pas le goût de l’Amérique mais du voyage ». Quel beau compliment !
Jean Henri FABRE … né le 22 décembre 1823 en Aveyron, homme de science, humaniste et naturaliste. Entomologiste éminent, il est également poète et lauréat de l’Académie Française. Excusez du peu !
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Jean COCTEAU …
Pour « Paris première » en 1989, sous la signature de « P.F » MURAT déclare : « Je n’aime pas beaucoup COCTEAU« .
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BAUDELAIRE …
Selon MURAT (propos tenus le 11 octobre 2007, dans les colonnes du journal « L’Express », lors d’une interviem accordée à Gilles MEDIONI) : « BAUDELAIRE reste, pour moi, le fils de Julien SOREL et de Mathilde, le petit frère d’Emma BOVARY. Il est aussi rebelle qu’eux, est mené par sa passion, s’ennuie en France. C’est le dernier poète chantable. MALARME est inadaptable. ARAGON c’est du sous BAUDELAIRE. Je déteste PREVERT. Après c’est la dégénérescence, on arrive au néant à GRAND CORPS MALADE … ».
MURAT poursuit comme pour donner plus de corps à son idée : « BAUDELAIRE versifiait en Latin et en Grec avec une facilité déconcertante. Il traduisait VIRGILE, HOMERE, écrivait directement en Latin. GRAND CORPS MALADE lui, a compris le Français en regardant « Le Club Dorothée ».
Voilà qui est cinglant mais non dénué de fondement … alors que tout le gotha médiatique se pame pour le slam …
MURAT a toujours soif de connaître, de découvrir. En avril 2013 il évoque avec Renaud PAULIK (« Magic » n° 171) Albert CAMUS …
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Albert CAMUS 1913 – 1960 …
Voici ce qu’en dit l’Auvergnat : « Je me suis fait CAMUS. Je ne connaissais pas et j’ai lu un paquet de trucs. L’homme révolté (1951) par exemple, m’a beaucoup influencé. Il y a une façon d’interpréter mon disque qui doit trouver sa place dans ce livre là. Ce n’est pas le chef d’oeuvre qu’on dit, mais c’est quand même vachement bien ». (…) « Il est pas mal ce CAMUS. C’était un queutard fini, un genre de DSK. Il a eu du bol. S’il y avait eu les féministes à l’époque, il n’aurait jamais pu écrire tout ça ».
Toujours dans le cadre de la promo de l’album « Toboggan », dans les colonnes du journal « L’Humanité » du 21 mars 2013, le chanteur Auvergnat révèle au journaliste Lionel DECOTIGNIES certaines de ses préférences littéraires : « BERNANOS a signé des ouvrages merveilleux. La langue est très libre et belle ».
Georges BERNANOS 1888 – 1948 …
Dans la même interview MURAT dit tout le bien qu’il pense de Léon BLOY : « J’aime sa langue et ses délires. Il ne pense pas. Il est avant tout un imprécateur. Un crétin aussi pourrait-on dire. A la fois anticlérical et présent à la messe ».
Léon BLOY 1846 – 1917 …
Non avare en confidence MURAT critique les écrivains Louis ARAGON (déjà cité au préalable) et son compère André BRETON. Voici ce qu’il en dit : « Le surréalisme ? Un truc de bourgeois ».
Louis ARAGON 1897 – 1982 …
André BRETON 1896 – 1966 …
Pour mieux marquer sa préférence et justifier son choix, MURAT poursuit : « A contrario avec BERNANOS et BLOY nous avons affaire à des gars de la vie, de la campagne, capables d’atteler des bœufs et labourer un champ de patates ».
Le 3 avril 2013, sous la plume de Philippe LACOCHE pour le compte du journal « Le Courrier Picard » JLM nous dit le plus grand bien de trois auteurs …
Jean-Pierre VERNANT 1914 – 2007 … anthropologue et spécialiste de la Grèce antique …
Marie Hélène LAFON … auteur de : « Les pays » …
Alexandre VIALATTE 1901 1971 … chroniqueur au journal « La Montagne » et chantre de l’Auvergne campagnarde …
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Du livre (lecture des autres auteurs) à l’écriture (par soi-même) il n’y a qu’un pas. Encore faut-il avoir un minimum de talent.
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Le 8 novembre 1989 pour « Télérama » MURAT révèle à Anne-Marie PAQUOTTE que : « ses diapasons d’écriture » sont : « FERRE » et « FERRAT« , il ajoute qu’il : « aimerait avoir l’art de la métrique de BRASSENS« .
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Pour « Chorus » (93/94) voici ce que déclare MURAT à A. MORILLON : « J’aime la poésie, c’est ce que je préfère lire et ce que je préfère écrire ».
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Le 1er décembre 1993, répondant aux questions de Benoît SABATIER pour « Texto » Jean-Louis MURAT précise : « Ce qui m’énerve parfois dans ce que j’écris, c’est que ça poétise toujours un peu. Alors cette fois, j’ai gardé les textes bruts avec toutes les scories inhérentes à un premier jet. On y trouve beaucoup plus de vérité même si c’est un peu plus bancal que lorsqu’on peaufine ses textes; comme je le faisais auparavant. Dans l’abum « Cheyenne Autumn, même pour « le venin » ou « 89″ écrits au dernier moment, je n’ai laissé passé aucune imperfection. J’enlevais tout ce qui me paraissait impur. Pour « Venus » j’y ai laissé tous les cailloux. Les moments d’écriture sont des moments extrêmement mystérieux. Je ne sais pas comment viennent les associations d’idées. Ce sont des choses qui m’échappent ».
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LES CHANTEURS ET LA CHANSON FRANCAISE OU D AILLEURS
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Le 1er octobre 2003 pour « Foutraque » MURAT répond à cette question de Pierre ANDRIEU : « Qu’est-ce qui t’a inspiré et donné envie d’écrire des textes à ton tour ? » . Réponse du p’tit gars de Murat Le Quaire : « C’est un mélange de pas mal de choses : Serge GAINSBOURG, Gérard MANSET, certaines chansons de Nino FERRER« .
Entre Nino et Murat plus de similitudes qu’on ne croit. Pour preuve cette déclaration en 2011 de Kinou FERRARI la dernière compagne de Nino : « Il était très exigeant, toujours en quête de perfection. C’était aussi un bon vivant, qui aimait la vie. Il savait tout faire, jardiner, tailler les arbres, faire des murs ou de la maçonnerie. C’était un manuel, il adorait ça ». »
Pour le « Mag » gratuit de novembre 2004 MURAT déclare : « J’aime beaucoup l’écriture automatique. Puis je fignole en chantant. Je déteste chipoter pendant quatre jours. La deuxième phase c’est la mise en bouche. Il faut que ta bouche accepte le texte. Donc tu dois chanter, chanter, chanter … ».
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A Bertrand DICALE pour « RFI » le 1er septembre 2006 MURAT confie : « Je suis graphomane et musicien ». (…) « J’écris pour le plaisir de la graphie et de la musicalité des choses. J’ai besoin de ça tous les jours pour retrouver un étiage normal. Si je n’ai pas ça, ça se voit tout de suite. Les gens qui me connaissent me disent : tiens, tu n’a pas écrit aujourd’hui ».
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En novembre 2007, pour « Rif Faf » MURAT déclare à Fabrice DELMEIRE : « J’aime la langue poétique depuis le berceau. J’aime la rime et le rythme« .
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Dans le journal « La Montagne » le 25 septembre 2011, MURAT révèle à Julien DODON : « J’aime écrire de la poésie pure. Mon gros défaut c’est d’avoir une écriture trop littéraire. C’est peut-être ce qui me pénalise le plus ». (…) « J’écris trop littéraire. Il m’est difficile de faire autrement. C’est plus difficile d’écrire simple que d’écrire compliqué, on le sait tous. Ma nature est ainsi. »
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Pour le « Soir.be » MURAT fait part à Thierry COLJON le 15 novembre 2011 de ses projets d’écriture : « J’aimerais écrire un essai« . (…) « Il faut créer quelque chose de nouveau pour essayer de donner une émotion commune à tous. Je l’ai dit à ma compagne. C’est dommage d’avoir perdu tant de temps. Ce disque est le premier d’une nouvelle série, d’une nouvelle façon de faire ». (…) « Je ne suis pas un indigné mais un jamais résigné« .
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L’interview de Jean-Louis MURAT par BRUNO Bayon en 1988 pour le journal « Libération » aura été fondatrice à bien des égards. Elle est la base d’une amitié indicible entre deux personnes que tout séparait. L’un est fils de diplomate. L’autre fils et petit-fils d’agriculteur. Il n’y a que l’amour des mots à les rapprocher. Au cours de cette interview MURAT y aborde les chansons qu’il aime en ces termes : « D’amour (toutes les miennes en tout cas). Comme Otis REDDING. Autrement Neil YOUNG Léonard COHEN Tim BUCKLEY AL GREEN Léo FERRE (La mémoire et la mer) Robert WYATT Play blessures ». Je ne ferai qu’effleurer Léonard COHEN et DYLAN ET laisserai de côté Neil YOUNG et Robert WYATT dont l’importance inconstestable pour MURAT est évoquée par ailleurs …
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Otis REDDING …
Né le 9 septembre 1941 à Dawson (Géorgie), il meurt le 10 décembre 1967 dans le Wisconsin dans un accident d’avion …
En juin 1989 pour le magazine « Max » Jean-Louis MURAT déclare : « Gamin j’avais un amour immense pour Otis REDDING, pourtant je n’y connaissais rien mais je devinais que dans ses chansons il y avait une autre admiration. Les noirs américains parlent des femmes mais on peut aisément imaginer Dieu ».
http://www.dailymotion.com/video/xlb7yk
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Léonard COHEN …
En 1991 MURAT déclare à Yann PLOUGASTEL : « Le père. J’aurais aimé être lui. Sa voix, son univers ont formé ma sensibilité. J’aimerais faire comme lui : chanter comme on parle ».
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Tim Buckley …
Né le 14 février 1947 à Washington, il meurt le 29 juin 1975 à Santo Monica des suites d’une overdose d’héroïne …
- Al GREEN …
Né le 13 avril 1946, chanteur de soul américaine, Al GREEN a été bercé par les pionniers que sont Ray Charles et Sam Cooke. Fils d’un métayer, il est le 6ème enfant d’une lignée de dix. Sa carrière qui débute au début des années 70, sera marquée par un évènement dramatique. Le 18 octobre 1974, Mary WOODSON, sa petite amie de l’époque, l’agresse et l’ébouillante grièvement avant de se donner la mort en sa quasi présence … Il perçoit celà comme un signe, puis se convertit au christianisme. Ordonné prêtre il se lance dans le gospel. Au début des années 90 il tente de renouer avec ses origines musicales mais ne recontre q’un succès mitigé …
http://www.dailymotion.com/video/x3370v
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Alain BASHUNG …
Au cours de cette interview (Libération 1988) citant « Play Blessures » MURAT fait expressément référence à BASHUNG qu’il omet de citer. Il s’agit du 4ème album de BASHUNG sorti en 1982 et comprenant des titres cultes comme « C’est comment qu’on freine » et « Trompé d’érection ». A l’époque, hormis le journal « Libération » ce nouvel album ne reçoit qu’un accueuil très mitigé. GAINSBOURG a co-écrit 9 des 13 titres de ce disque. C’est une première pour « l’homme à la tête de choux ». C’est dire la considération qu’il a pour BASHUNG. Ces 13 chansons ont d’abord été enregistrées en « lavabo » c’est à dire sans aucun texte, dans un pseudo anglais improvisé. Ce n’est qu’une fois l’enregistrement terminé que BASHUNG va apprendre que GAINSBOURG souhaite collaborer à l’écriture des textes … Ci dessous « Martine boude » …
En Avril 1995 pour « Les Inrocks » MURAT se confie au journaliste Richard ROBERT. Sans le citer il évoque l’œuvre de BASHUNG : « Fin 93 début 94 … les jours sévères … pas un jour je me dis que je vais composer une chanson « Un coup de latte un baiser, un coup de latte un baiser » c’est tout ce que j’ai dans la tête ». Ces mots sont extraits de la chanson « J’passe pour une caravane » de BASHUNG … MURAT traverse une période difficile, les seuls lots qui lui viennent à l’esprit sont ceux de BASHUNG … plus qu’un compliment dans la bouche de l’Auvergnat !
En 2003, dans le magazine « Jim » (n° mars/avril/mai), MURAT tient à David CALVEZ des propos moins élogieux à l’égard de BASHUNG :« Porte les espoirs déçus de toute une génération, une génération de l’esbrouffe. Son disque (l’imprudence) c’est du sublime rien. J’ai beaucoup de tendresse pour lui, parce que c’est le premier à être allé le plus loin possible dans cette impasse là. Mais c’est le Jospin du rock’n roll ».
Pour « XRoads » en septembre 2009 à l’occasion de la sortie du « Cours ordinaire des choses » MURAT aborde avec Tony GRIECO le cas du chanteur depuis peu disparu : « Au moins c’était un super chanteur avec une voix hyper en place ».
Informé de la mort de BASHUNG, en concert à Nice, MURAT lui rend un hommage simple mais sincère. Sur le net, il livre à ses fans une superbe version du titre écrit pas BASHUNG « Alcaline ».
http://www.dailymotion.com/video/xotju
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Léo FERRE …
Selon MURAT « la plus belle chanson » qui soit …
LA MÉMOIRE ET LA MER
La marée je l’ai dans le cœur
Qui me remonte comme un signe
Je meurs de ma petite sœur
De mon enfant et de mon cygne
Un bateau ça dépend comment
On l’arrime au port de justesse
Il pleure de mon firmament
Des années lumières et j’en laisse
Je suis le fantôme Jersey
Celui qui vient les soirs de frime
Te lancer la brume en baiser
Et te ramasser dans ses rimes
Comme le trémail de juillet
Où luisait le loup solitaire
Celui que je voyais briller
Aux doigts du sable de la terre
Rappelle-toi ce chien de mer
Que nous libérions sur parole
Et qui gueule dans le désert
Des goémons de nécropole
Je suis sûr que la vie est là
Avec ses poumons de flanelle
Quand il pleure de ces temps-là
Le froid tout gris qui nous appelle
Je me souviens des soirs là-bas
Et des sprints gagnés sur l’écume
Cette bave des chevaux ras
Au ras des rocs qui se consument
Ô l’ange des plaisirs perdus
Ô rumeur d’une autre habitude
Mes désirs dès lors ne sont plus
Qu’un chagrin de ma solitude
Et le diable des soirs conquis
Avec ses pâleurs de rescousse
Et le squale des paradis
Dans le milieu mouillé de mousse
Reviens fille verte des fjords
Reviens violon des violonades
Dans le port fanfarent les cors
Pour le retour des camarades
Ô parfum rare des salants
Dans le poivre feu des gerçures
Quand j’allais géométrisant
Mon âme au creux de ta blessure
Dans le désordre de ton cul
Poissé dans les draps d’aube fine
Je voyais un vitrail de plus
Et toi fille verte
Mon spleen
Les coquillages figurant
Sous les sunlights cassés liquides
Jouent de la castagnette tant
Qu’on dirait l’Espagne livide
Dieu des granits ayez pitié
De leur vocation de parure
Quand le couteau vient s’immiscer
Dans leur castagnette figure
Et je voyais ce qu’on pressent
Quand on pressent l’entrevoyure
Entre les persiennes du sang
Et que les globules figurent
Une mathématique bleue
Dans cette mer jamais étale
D’où me remonte peu à peu
Cette mémoire des étoiles
Cette rumeur qui vient de là
Sous l’arc copain où je m’aveugle
Ces mains qui me font du fla-fla
Ces mains ruminantes qui meuglent
Cette rumeur me suit longtemps
Comme un mendiant sous l’anathème
Comme l’ombre qui perd son temps
A dessiner mon théorème
Et sous mon maquillage roux
S’en vient battre comme une porte
Cette rumeur qui va debout
Dans la rue aux musiques mortes
C’est fini la mer c’est fini
Sur la plage le sable bêle
Comme des moutons d’infini
Quand la mer bergère m’appelle
FERRE est né le le 24 août 1916 à Monaco, il meurt le 14 juillet 1993 à Castellina in Chianti (Toscane). En 46 ans de carrière, il est l’auteur de plus de 40 albums originaux …
Propos tenus par MURAT le 11 octobre 2007 dans « L’Express » sous la plume de Gilles MEDIONI : « FERRE ? « … « J’ai toujours été un grand fan, même si je n’ai jamais adhéré à ses idées politiques. L’anarchie selon FERRE c’est Bagdad. Je l’ai rencontré une fois quand j’étais gamin. Il passait en concert à Clermont Ferrand, des anars bloquaient la rue et il s’est senti obligé de justifier d’avoir un chauffeur. A sa place, j’aurais foncé dans le tas« .
http://www.dailymotion.com/video/xbxfxe
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Gérard MANSET … né le 28 août 1945 à Saint Cloud …
Rare photo parue dans « Paris Match » en 2006 …
Pour « Paroles & Musique » (juin/juillet 1989) MURAT déclare à Thierry SECHAN : « MANSET ? » … « J’aime ce qu’il fait, mais pas trop ce qu’il est ».
En octobre 1991, MURAT déclare à Anne-Marie PAQUOTTE pour le compte de « Télérama » : « Le pire c’est que j’aime vraiment beaucoup MANSET« .
En 1988, sous la plume de BAYON dans « Libération » on pouvait lire ceci : « Je l’ai rencontré pour le mini-album (1982). Tout de suite blocage ». (…) « Enfin ça a été très bref. Accord sur rien, je l’ai planté sur les champs. J’ai horreur de sa façon de regarder les filles ».
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En janvier 1990 dans le magazine « Best » MURAT confie à Arnaud VIVIANT : « La chanson d’amour Brésilienne est toujours noble, elle ne se vautre jamais comme chez BREL ou chez PAGNY. J’aime la bossa nova depuis l’enfance ».
Chico BUARQUE … de son vrai nom Francisco BUARQUE DE HOLLANDA né le 19 juin 1944 à Rio de Janeiro …
Dans ce même article MURAT nous dit aimer :
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SUICIDE … groupe rock électronique américain formé à New York en 1971 par Martin REV et Alan VEGA. De ce dernier MURAT déclare : « Cette voix bouleverse ».
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Victoria Williams ... « Don’t let it bring you down » …
MURAT lâche à VIVIANT : « Une chanson magnifique ».
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Jackson Five … « I want you back » …
Confidence faite à Arnaud VIVIANT : « C’est le petit Mickaël. Un OVNI, lui. A sept, huit ans, il possédait déjà tout. Inexplicable. Son chant est si naturel, qu’il est bien normal qu’il remercie Dieu sur chacun de ses albums. Impossible de parler de Jackson sans évoquer Dieu ».
http://www.dailymotion.com/video/x18joj
En contrepartie, voici ce que MURAT n’apprécie pas :
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INMATES … ce groupe Londonien se forme en 1977.
MURAT révèle à Arnaud VIVIANT : « J’avais envie d’enregistrer avec eux. Je suis allé les voir en concert. C’était affreux. Bill HURLEY depuis qu’il a arrêté de boire ressemble à une outre vide. Ce groupe est devenu l’ombre de lui-même ».
Autre version concernant ce groupe, celle donnée en septembre 2009 pour « X ROADS » au chroniqueur Tony GRIECO alors qu’ils abordent ensemble « la mouvance pub-rock » : « The Inmates … Dr Feelgood ? » . La réponse fuse : « J’adore ! Ces mecs sont des brutes ». (…) « J’aurais adoré faire un truc avec les INMATES, je suis un fan intégral, de super musiciens ».
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Florent PAGNY … et la chanson « N’importe quoi » ???
Voici l’explication fournie par MURAT à Arnaud VIVIANT : « Je déteste. Je n’aime pas ce coté « je mets mes tripes sur la table », ce language pseudo-parlé dans une situation où, manifestement, les mots ne servent à rien ».
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DERECK BOLAND ... rappeur Londonien, né le 15 janvier 1965 et décédé le 15 novembre 2009 …
Ecoutons MURAT : « Je trouve que le rap en sa structure même est une musique fasciste. C’est très exactement le genre de musique qui amène à penser que DYLAN, LENNON et JAGGER, tous ces gens de pouvoir qui ont pensé dans les années soixante qu’une chanson pouvait changer le monde, ne feraient pas de musique aujourd’hui s’ils avaient 20 ans. Ils se tourneraient vers d’autres formes d’art, ou vers la politique. J’ai le sentiment que les esprits fins de notre époque désertent la musique, et que c’est le bas de gamme qui, aujourd’hui fait des disques …«
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En 1991 MURAT déclare à Christian FEVRET « Les Inrockuptibles » (n° 31) : « J’aime bien les chansons qui sont menées sur le ton de la conversation ou des échanges amoureux » … il lui fait également part de sa grande estime pour les groupes :
PREFAB SPROUT … dont le batteur Neil CONTI qui participera au « Manteau de pluie » …
http://www.dailymotion.com/video/x1clzi
TALK TALK … autre groupe Anglais des années 80 …
En mars 2002 dans « Purjus » MURAT parle en ces termes du 5ème album « Laughing stock » du groupe TALK TALK : « Un disque de base, quoi, y’a tout dedans ». (…) « J’ai envie de faire des trucs comme ça ».
http://www.dailymotion.com/video/x20uea
- En 1991, toujours pour les « Inrocks », MURAT confie à Christian FEVRET : « La bossa … c’est la musique du chagrin. Joao GILBERTO c’est la voix que je préfère ». (…) « Le vrai chanteur c’est SINATRA ou Johnn MATHIS« .
JOAO GILBERTO …
Franck SINATRA …
Johnn MATHIS …
http://www.dailymotion.com/video/x7v9c2
- Mylène FARMER …
Contre vent et marée MURAT aura toujours défendu bec et ongle Mylène FARMER. Voilà qui s’appelle de la constance …
- Interview de Yann PLOUGASTEL pour « EJD » octobre 1991 : « Elle m’intriguait. C’est une héroïne romantique à la Lord BYRON, névrosée, aristocratique. Elle, elle ne pleure pas en public ».
- Interview de B. UCROS pour « Les carnets de l’hebdo » (1991) : « J’ai l’impression que Mylène et moi on est de la même eau. Glacée un peu, surement mais la même eau ». (…) « On pense très souvent la même chose au même moment ».
- « Mylène n’a pas la grosse tête, elle est lucide sur son talent … c’est une héroïne romantique ». (1991)
- Interview de Pierre ARNOULD (1991) : « Mylène je l’apprécie beaucoup pour le cynisme qu’elle a envers le métier. Tout ce cirque médiatique elle n’en a rien à cirer et même si c’est une perfectionniste, elle n’hésitera jamais à se casser d’un plateau télé si l’émission la dérange. Les autres font le malin mais en réalité ce sont tous des lèche-culs. Mylène a bien compris que tout ça n’est finalement que du pipeau ».
- Marvin GAYE … ce fils de pasteur est né le 2 avril 1939 à Washington et mort le 1er avril 1984 à Los Angeles …
Pour « Rock & Folk » Jean-Louis MURAT déclare à Alain GALLES en1992 : « Sa voix c’est ce qui donne ce côté sensuel incoryable à sa musique. J’essaie donc modestement de faire pareil ».
http://www.dailymotion.com/video/x11kvs
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King CURTIS … saxophoniste américain …
Pour « Rock & Folk » en 1992 MURAT déclare : « Entendre King CURTIS et son sax est aussi émouvant que d’entendre la voix d’Otis ».
- MORRISSEY … de son vrai nom Steeven PATRICK, chanteur rock indépendant/indie pop Britannique, né le 22 mai 1959 …
C’est toujours à Alain GALLES en 1992 que MURAT confie : « Je l’aime beaucoup et depuis très longtemps. Pour moi, c’est l’un des artistes essentiels ».
http://www.dailymotion.com/video/xsxle
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Joe DASSIN …
MURAT lui rend hommage dans la compiltation « L’équipe à Jojo » où il choist d’interpréter « Marie Jeanne ». Voici ce qu’en dit MURAT dans les colonnes de « Rock sound » en novembre 1993 : « Je me souviens très bien d’une des premières fois où j’ai écouté cette chanson. Cela m’a toujours marqué. La musique d’abord et cette histoire paysanne. Je connaissais l’original de Bobby GENTRY ». (…) « L’adaptation popularisée par Joe DASSIN est très habile. Assez superbe avec le Pont de la Garonne, les lieux. Une chanson sur la campagne, une des premières d’ailleurs dans mon souvenir. En enregistrant « Marie-Jeanne » je me souviens que Denis m’avait extrêmement troublé en me parlant d’infanticide. J’ai jamais entendu parler de ce genre de truc. Depuis on me l’a confirmé. Pour moi c’est un mystère. En tout cas, j’ai mis le nom de famille de ma maman, GUILLAUME, dans la chanson, je ne pense pas que celà existait dans la version originale ».
La version originale chantée en live …
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William SHELLER …
Pour « Chrorus » (93/94) MURAT déclare à Annie MORILLON : « Je sais tout ce que je lui dois ».
http://www.dailymotion.com/video/x5g3eh
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Toujours sous la plume d’Annie MORILLON « Chorus 93/94″ on peut lire : « Le seul chanteur Français que j’écoute vraiment, c’est Jean FERRAT. Et puis BOURVIL aussi. Mais aujourd’hui l’univers musical qui, selon moi, va de DYLAN à Neil YOUNG en passant par Billie HOLIDAY, Thelonious MONK, Jimi HENDRICKS, jusqu’aux SEX PISTOLS via Léo FERRE, est phagocyté par la variétoche ».
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BOURVIL … de son vrai nom : André Robert RAIMBOURG, né le 27 juillet 1917 en Seine Maritime, mort le 23 septembre 1970 à Paris XVIème …
Dans le journal « Rocksound » MURAT en parle en ces termes : « J’aime beaucoup sa façon d’émouvoir les gens tout naturellement. On ne retrouve d’ailleurs plus ces émotions que dans certaines fêtes villageoises quand une grand-mère peut interrompre un repas en entonnant une vieille chanson du terroir et faire taire d’un seul coup toute l’assistance ». (…) « Je cherche parfois cette émotion, cette vérité, qu’avait BOURVIL avec ses trémolos et cette façon toute simple de chanter ». (…) « Il avait cette dimension populaire, cette épatante simplicité qui n’existe plus dans la chanson Française. Ma grand-mère pleurait en écoutant les « roses blanches » et quand une chanson assène cette émotion là, elle gagne sa place et prouve sa valeur ».
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En 1996 MURAT déclare à Anne-Marie PAQUOTTE : « J’ai toujours aimé les chansons des troubadours du XVIIème siècle ».
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Johnny HALLYDAY …
MURAT n’est pas tendre avec HALLYDAY. Le 3 mars 2000 dans le journal Belge « La Dernière Heure » il déclare : « L’artiste Français par excellence, il n’a rien créé ».
Pour le journal « Sud-Ouest », le 8 octobre 2003, MURAT évoque le cas de « l’idole des jeunes » avec Yves CHAMPIGNY : « Le pire sous produit de la culture américaine et dont les Français se gavent en disant qu’ils sont anti-américains. Donc, on ne comprend rien, mais c’est tellement un peuple d’idiots qu’il faut pas chercher à comprendre ».
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Frères MARCOEUR … Albert MARCOEUR sort son 1er album en 1974, ses frères Claude et Gérard participent à ses tournées.
Pour « Purjus » en mars 2002, voici ce qu’en dit l’Auvergnat :« MARCOEUR, moi j’ai vu ça j’étais ado. J’m'en souviens j’étais saisi par cette histoire là. Je pensais qu’ils étaient morts. Ils avaient un décor de vieille ferme normande. Et ils faisaient des trucs avec des boîtes de Coca Cola. C’était super bien. J’en garde un souvenir émerveillé. J’avais vu ça à Paris ».
http://www.dailymotion.com/video/x11udc
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Tom ZE … né le 11 octobre 1936 dans l’Etat de Bahia (Brésil) ce compositeur est multi instrumentiste …
Dans « Purjus » (mars 2002) nous parle de Tom ZE : « C’est un doux dingue. Super bien. Je l’ai vu à New York plusieurs fois ». (…) « C’est un vrai déjanté ».
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Nina SIMONE … née le 21 février 1933 à Tryon (Etats Unis) et décédée le 21 avril 2003 à Carry le Rouet (France) …
Autre coup de coeur de MURAT qui nous en parle en ces termes dans « Purjus » (mars 2002) : « Toutes ses chansons sur les esclaves, c’est bouleversant. Quand t’a été violée à 12 ans par 40 fermiers du Sud des Etats-Unis comme elle, c’est sur que t’as de quoi être déjantée et d’avoir les glandes … Nina SIMONE, c’est l’enfance violée ».
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BELLRAYS … ce groupe de rock nord américain s’est formé en Californie dans les années 1990 …
En décembre 2003, pour « Les Inrockuptibles », MURAT répond aux questions de Stéphane DESCHAMPS : « Tu parles des CREEDENCE, Neil YOUNG, et Wilson PICKETT. Est-ce que des artistes d’aujourd’hui te font le même effet ? » … Réponse du Brenoï : « Oui, les BELLRAYS, j’ai le disque dans ma poche, je le mets avant certains concerts. Le seul truc moderne qu’on écoute dans la bagnole en tournée, c’est les BELLRAYS » (… ) « C’est ça que je voudrais faire ».
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Dominique LADOUBEE … fondateur et leader du groupe des « DOGS », il meurt le 9 octobre 2002 d’un cancer lors d’une tournée aux Etats-Unis …
MURAT évoque le souvenir du leader des « Dogs » pour le journal « Sud-Ouest » le 8 octobre 2003. Voici ce qu’il déclare à Yves CHAMPIGNY : « C’était un peu l’ange noir du rock Français. Evidemment, la France est passée à côté comme elle a l’habitude de passer à côté des meilleurs Français. Sa vie illustre bien le destin de quelqu’un qui essaie de faire de la musique en France, pays de merde ».
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RENAUD …
C’est peu de dire que « JLM » n’aime pas … la réciproque l’est tout autant ! Ceci nous a donné un échange d’amabilité entre les deux chanteurs qui n’est pas toujours du meilleur crû :
Propos tenus par MURAT sur « Zic-line » en septembre 2003 : « C’est un poivrot qui chante ».
Dans le mag « Jim » (mars/avril/mai 2003) MURAT déclare à David CALVEZ : « C’est un héros de la génération du mensonge, qui s’est retrouvé face à ses mensonges et est tombé dans le Ricard. Maintenant, il prend le chemin le plus craignos possible : il se prend pour Jésus-Christ et fait un disque de rédemption ».
En septembre 2006 MURAT lâche à Florence TREDEZ pour « ISA » : « RENAUD … c’est le fourbe absolu, ce type, l’hypocrisie grandeur nature ».
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Etienne DAHO …
La critique n’est pas moins virulente. Pour preuve ce propos tenu dans « Playboy » en 2004 : « Je n’ai rien contre, je pense juste qu’il est nul ».
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AIR …
A Pierre ANDRIEU, le 3 septembre 2005, pour « Foutraque » MURAT déclare sans embage : « C’est du vent pour moi ! ».
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Ray CHARLES … surnommé « Le genius » né en 1930 d’une famille pauvre, meurt en 2004 …
Dans le magazine « Epok » en septembre 2005 MURAT dit toute son admiration pour le chanteur noir Américain : « La musique de Ray CHARLES transcende toutes les couleurs et tous les styles. C’est comme RIMBAUD ou PICASSO. Je ne connais pas une seule personne qui n’ait envie de chanter comme lui, avec à la fois cette sauvagerie africaine et une extrême sophistication digne de SINATRA, PAVAROTTI ou CARUSO ».
http://www.dailymotion.com/video/x65y5
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Serge GAINSBOURG …
En avril 2005, pour « Polystyrène » MURAT tient des propos lucides et empreints de beaucoup d’admiration sur GAINSBOURG : « Pour accéder à une notoriété indiscutable, GAINSBOURG s’est transformé en GAINSBARRE ». (…) « J’en veux beaucoup au public et aux médias Français de l’avoir dégradé et à mon avis il est mort très malheureux ».
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CAMILLE …
A Pierre ANDRIEU « Foutraque » le 3 janvier 2005 il déclare : « C’est une admirable artiste ». Il n’a pas changé d’avis depuis …
http://www.dailymotion.com/video/x7wrg6
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MIDLAKE … Ce groupe rock américain indépendant, originaire du Texas, s’est formé en 1999 …
En 2006 MURAT confie à Patrick FOISSAC pour « Rif/Raf » : « Une nouveauté que je trouve miraculeuse, c’est le nouvel album de MIDLAKE. je ne m’en lasse pas ». (…) » les « BLACK KEYS » aussi dont j’aime le son guitare ».
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BLACK KEYS … duo de blues rock US originaire de l’Ohio qui a sorti son 1er album en 2002 …
En septembre 2006 pour « Magic » Franck VERGEADE demande à MURAT : « Qu’écoutes-tu parmi les nouveautés du moment ? » Réponse du « berger de Chamablanc » : « Sur mon ipod, j’écoute à très haute dose les albums de MIDLAKE, GUILLEMOTS et THE RACONTEURS. Jusqu’à ce que je les connaisse par coeur, MIDLAKE c’est ce que j’aimerais faire. Leur univers est fantastique, les textes sont excellents et l’accent Texan est, selon moi, le meilleur. C’est le top de la musique américaine. J’ai retrouvé la même sensation qu’à l’écoute du premier LP des « PALE FOUNTAINS ». Ca m’avait transporté pendant un an. C’est typiquement le disque qui te redonne envie de faire de la musique. Quant à GUILLEMOTS, le compositeur est, d’un point de vue technique, très fort (Fyfe DANGERFIELD). C’est du niveau des « MONKEES » ou des « TURTLES« . (…) « Enfin je suis très impressionné par les mixes réalisés par Jack WHITE dans les studios de Memphis ».
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THE GUILLEMOTS & Fyfe DANGERFIELD … groupe rock indé (anglais) fondé en 2004 …
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THE RACONTEURS … ce groupe rock US a pour leader Jack WHITE …
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THE MONKEES … groupe rock anglo américain formé en 1965 et dissous en 1970 …
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THE PALE FOUNTAINS … groupe rock Britannique originaire de Liverpool …
Le 1er septembre 2006 MURAT déclare à Bertrand DICALE pour « RFI » : « On m’a demandé récemment quels sont mes trois artistes préférés en chanson Française et j’ai dit : « Boby LAPOINTE, Joë DASSIN et Jean-Roger CAUSSIMON, je crois ne m’être pas trompé ».
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Boby LAPOINTE … né le 16 avril 1922 à Pézenas, décédé 50 ans plus tard dans cette même ville des suites d’un cancer. Il est connu pour ses textes parsemés de calembours et de contrepéteries. Bon élève, doué en maths, fantasque, farceur. A 20 ans il doit interrompre ses études pour cause de guerre. Il est envoyé en Autriche pour cause de STO. Il s’évade et prend le nom d’emprunt de : Robert FOULCAN …
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Jean-Roger CAUSSIMON … né le 24 juillet 1918 à Montrouge, fils de médecin …
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ROLLING STONES …
En novembre 2007 pour « Keyboards » Olivier NUC interroge MURAT sur les ROLLING STONE et leur titre « Laugh I nearly died ». Voici ce qu’il en dit : « Je suis dingue de ce titre là, c’est une des chansons supérieures des dernières années. J’ai toujours été fan des STONES mais le chant la-desus est une leçon. JAGGER a plus de 60 ans et il chante de mieux en mieux comme tous les grands ».
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Pour le magazine « Rolling Stone » en octobre 2011 MURAT confie à Philippe BARBOT qu’il apprécie les groupes indés américains des années 90. Il cite : « DINOSAURE Jr, SILVER JEWS et SWELL » dont il dit : « Surtout SWELL dont j’ai la discographie complète et que j’ai vu plusieurs fois en concert ».
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DINOSAURE Jr …
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SILVER JEWS …
SWELL …
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Bob DYLAN …
Je ne pouvais terminer cette partie « discographie » sans évoquer l’artiste, sans conteste le plus important pour MURAT … j’ai nommé Bob DYLAN.
Pour « Xroads » en septembre 2009, l’Auvergnat nous dresse de DYLAN un portrait peu amène : « Je trouve que c’est un super chanteur et un artiste unique, un vrai tyran avec les musiciens ». (…) « En fait, il est myope et ne vois rien ni personne. Il ne dit jamais ni bonjour ni au-revoir, sur sa planète complètement ». (…) « Il est indomptable« . (…) « Son dernier disque le son est fabuleux ».
Greil MARCUS (critique rock américain reconnu) dit : « Bob DYLAN est une voix. Ce qui compte dans ce qu’il fait est sa manière d’approcher les mots, de les penser, de les transformer et de les faire résonner quand il les chante« .
De MURAT on peut dire la même chose.
http://www.dailymotion.com/video/xlf05o
A l’énumération ci-desus, on s’aperçoit facilement que la chanson dite « Française » (hors de rares exceptions qui peuvent surprendre d’ailleurs), ne constitue pas la tasse de thé de l’Auvergnat.
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En 2003 pour « Sud-Ouest » il aborde le sujet avec Yves CHAMPIGNY : « La chanson Française ? » … « Je n’y trouve pas ma pitance, mais je veux bien concevoir que certains y arrivent ».
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En septembre 2004 pour la magazine « Epok », en compagnie de François AUBEL, le chanteur Auvergnat aborde la sujet de « la variété » en ces termes : « Attention, je ne me suis pas adonné à la variété, ce truc avarié. Je ne suis pas encore prêt à me faire toucher les fesses par PAGNY ou embrasser sur la bouche par BRUEL« .
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En septembre 2006, dans le magazine « Muze » MURAT est moins tendre : « La chanson Française est morte, elle me dégoûte, je n’en écoute jamais ! ».
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Pour le journal « 20 minutes » en août 2006, interrogé par Isabelle CHELLEY, MURAT a déjà tenu des propos similaires pour évoquer la « chanson française » : « Elle m’afflige. Je déteste cette chanson pétainiste, de vieux garçons qui ont peur des filles. La musique que j’aime est orgiaque. Si on supprime EROS et BACHUS, il n’y a plus de créativité, ça devient un gagne-pain pour gagne-petit ».
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Le 2 novembre 2011 pour « Les Inrockuptibles » il confirme : « A part CAMILLE, c’est mauvais ».
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Le 15 novembre 2011, dans les colonnes du « Soir.be », le chanteur Auvergnat déclare à Thierry COLJON : « Ce que je n’aime pas par dessus tout, c’est l’image de loser. C’est pour ça que je me suis toujours senti très à part dans ce métier. Je n’ai pas envie de sombrer avec le Titanic de la chanson Française. J’ai déjà jeté mon radeau à la mer. En situation de survie, je cherche de nouvelles terres à aborder ».
- Petit retour en arrière … Pour « Rock & Folk » en mai 2002 MURAT faisait part de son amertume à Jérôme SOLIGNY : « J’ai une dent contre ce métier qui m’a fait galérer pendant 10 ans, et je crois que ça ne passera jamais. Je ne suis pas revenchard,mais je l’ai toujours un peu mauvaise ».
En 2013, dans le cadre de la promo de « Toboggan » dans les colonnes du magazine « Magic » (n° 171/avril) MURAT confie au journaliste Renaud PAULIK toute l’estime qu’il a pour le chanteur US trop tôt disparu, j’ai nommé :
- Vic CHESNUTT (12 11 1964 – 25 12 2009) …
Voici ce qu’il en dit : « Je n’écoute pas la musique de Vic CHESNUTT tous les jours, mais instinctivement, c’est ce que j’aime. Je l’ai vu un paquet de fois. J’ai tout ce qu’il a pu faire depuis ses débuts et je me suis toujours senti assez proche de lui, sans trop savoir pourquoi d’ailleurs. Il allait déjà vraiment mal lors de son dernier concert à Clermont-Ferrand. Pourtant, c’était sensationnel ». Enfant adopté, CHESNUTT grandit en Géorgie. . Victime d’un grave accident de voiture, il ne devra qu’à la musique de vivre et survivre. Il quitte ce monde un soir de Noël, victime d’une overdose de médicaments ! Lors d’un entretien accordé en décembre 1995 à Emmanuel TELLIER pour les « Inrockuptibles », il évoque en ces termes le suicide : « Le suicide ? J’y pense chaque jour, en permanence. Et, lorsque le moment sera venu, je sais que j’aurai la force de le faire. Je ne veux pas être inutile ».
Le 21 mars 2013 MURAT déclare au journaliste Laurent MERU BOULCH : « Pour moi, c’est MAURANE qui chante le mieux en France » …
Maurane … la Belge …
MURAT nous confie également son coup de cœur et celui de ses enfants :
Junior KIMBROUGH 1930 1998 … le guitariste de blues Américain …
Autre confidence, celle faite pour « Les Inrocks » à Francis DORDOR le 3 avril 2013 : » Votre chanson préférée ? » Réponse : « Un mur pour pleurer d’Anne SYLVESTRE » …
Anne SYLVESTRE …
Dans les colonnes du journal « L’Humanité », le 21 mars 2013, MURAT déclare au journaliste Lionel DECOTIGNIES son amour pour le groupe TORTOISE. Voici ce qu’il dit en l’occurrence : « Je les aime car ils vont au delà du rock ».
TORTOISE … groupe post rock Américain …
Le 3 mai 2013, dans les colonnes du journal « Le Soir Belge » MURAT déclare : « J’aime beaucoup Bertrand BELIN ». S’agissant d’un jeune chanteur de langue Française le propos n’est pas courant dans la bouche de JLM …
Bertrand BELIN … né en 1970 …
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Les documents ci dessous m’ont été confiés par « DOWI » un temps musicien du groupe « Clara » … Il s’agit sans doute de la première interview accordée par MURAT (qui n’est donc plus BERGHEAUD) à la maison de disques « SPLIFF » qui pour ses clients produit un « gratuit » à intervalle régulier …
Couverture « SPLIFF » (81/82) …
Interview de Jean-Louis MURAT …
Au cours de cette interview (questions posées par Agnès AUDIGIER) la soeur de Marie … MURAT déclare apprécier Marvin GAY – Joao GILBERTO (déjà nommés ci avant … Je n’y reviendrai donc pas). Par contre il confie apprécier également : Mickaël MAC DONALD …
Mickaël MAC DONALD né le 12 février 1952 …
Natif de la ville de St Louis dans le Missouri, Mickaël Mc Donald est un auteur compositeur interprète Américain. Il s’accompagne du clavier. Il chante en solo mais surtout en duo.
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LE CINEMA
Le cinéma dit « septième art » a longtemps été pour MURAT une façon d’apprendre et de s’enrichir. Une manière de s’ouvrir à d’autres cultutes, de combler un déficit de culture générale. Parfait autodidacte, MURAT est en définitive quelqu’un de simple, très terre à terre, certains diront « primaire ».
En 1977 (???) c’est au sortir d’un film de John CASSAVETTES : « Une femme sous influence », qu’il décide de quitter PARIS, de tout plaquer et de retourner en Auvergne …
MURAT aime : TARKOVSKI - Fritz LANG – Woody ALLEN – John FORD – PIALAT – DOILLON – BESSON.
Son actrice préférée ? Blanche neige !
Ses films préférés ? « La fille de 15 ans » de Jacques DOILLON – « La nuit » du cinéaste Italien ANTONIONI – « Le grand bleu » de BESSON – « Rio Bravo » d’Howard HAWKS.
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Enfant, adolescent, Jean-Louis BERGHEAUD a été très marqué par John WAYNE. Un peu le père qu’il n’a jamais eu (???).
En 1991 pour « Télémoustique » MURAT déclare à JL CAMBIER : « Comme COHEN c’est un peu le père qu’on aurait aimé avoir ».
Le 17 mars 2005 pour « Polystyrène » le chanteur Auvergnat parle de son idole avec le journaliste Philippe SCHWEYER : « Etre John WAYNE ou rien. J’aurais aimé partir dans le Far-West en 1860, découvrir des horizons. J’aurais été de ces gens qui quittaient l’Europe en pensant que c’était un continent carbonisé et qui allaient tenter l’aventure ailleurs. Il n’y a plus de Far-West. C’est peût-être ça le drame qui nous ronge tous. Il n’y a plus de Far-West intérieur, mais à chaque carrefour il y a FREUD ou Jean-Paul SARTRE, donc t’as pas envie d’y aller. On ne sait plus où se mettre tellement il n’y a plus de Far-West. On peut toujours rêver la nuit qu’on est John WAYNE ».
En 1999 dans les colonnes du magazine « Best » il confie : « Mon héros se nomme John WAYNE, j’adore imiter sa voix. Pour moi, c’est la voix de l’Amérique ». Dans ce même article il précise : « Je me fous complètement du cinéma. Le cinéma est vieux et tous les bons films ont été faits« .
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Pour « Paris première » en 1989, dans un article signé « P.F. » MURAT nous indique : « Je n’aime pas les films de divertissement« et « Je n’aime pas les viols dans les films« .
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KIESLOWSKI, Krzysztof … né le 27 juin 1941 à Varsovie et décédé dans cette même ville le 3 mars 1996 ..
MURAT dit de lui : « Professionnellement, je dis souvent que c’est un de mes meilleurs souvenirs. Je me rappelle encore les deux, trois jounées à VARSOVIE, dont une passée avec KIESLOVSKI dans les locaux de la radio Polonaise ». MURAT rêvait de travailler avec lui, un cancer en a décidé autrement.
MURAT a participé comme acteur au film « La vengeance d’une femme » (1990) en compagnie de Béatrice DALLE et d’Isabelle HUPPERT. En février 1992 pour le magazine « L.O. » il déclare à Laure MALZIEU : « Pour être un bon acteur, il faut avoir une idée assez haute de soi, et puis il faut obéir, c’est pas un truc que j’aime ».
A la croisée des chemins entre poésie et cinéma … il y a le cinéaste et poète Italien : Pier Paolo PASOLINI pour qui MURAT voue une profonde admiration. C’est ce qu’il nous révèle dans une interview accordée à Géry LEFEBVRE en mai 2013 pour la magazine Belge « Rif Raf ». Voici ce qu’il déclare : « PASOLINI est un frère pour moi. Tout ce que j’ai pu voir ou lire de lui me parle énormément. J’ai lu plusieurs de ses recueils qui sont plus que jamais pertinents. J’admire cette façon d’être ancré dans la terre, d’être un homme de la terre, tout en maniant très bien l’abstraction. C’est un agriculteur poète qui a du mal à comprendre le monde dans lequel il est, mais qui malgré tout le comprend et essaie de le mettre en forme. Moi aussi, avec un peu d’obstination, mais une obstination qui est une façon de survivre aussi, j’essaie toujours de préserver, une façon paysanne d’envisager les choses ».
Pier Paolo PASOLINI (1922 -1975) …
Assassiné par un fou, le cinéaste Italien est l’auteur du roman « Le rêve d’une chose » où il nous conte son amour de la campagne et du Frioul. Il y dépeint le quotidien des ouvriers et paysans, pauvres mais néanmoins heureux, dans leur misère.
Le 26 avril 2013 sur vvfvillages.fr. MURAT nous livre don dernier coup de cœur ??? Il s’agit de l’actrice Rooney MARA … dont il dit : « Je suis dingue de cette actrice ».
Rooney MARA … beauté glacée …
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LA SCENE
Billet d’entrée au concert de Clermont Ferrand le 14 novembre 1993 …
Longtemps MURAT a refusé de chanter en public pour se raviser dès qu’il y a goûté. Force est de reconnaître qu’avec le groupe CLARA … Jean-Louis BERGHEAUD y avait déjà goûté … On peut dire également qu’il garde un bon souvenir de la mini tournée avec Charlélie COUTURE avant d’être congédié par la maison de disque … C’est le début d’une nouvelle période de vaches maigres …
- Avant de se produire en spectacle à REIMS, Jean-Louis MURAT déclare au journal « L’union » le 23 novembre 1993 à Fabrice LITTAME : « Je n’envisage la musique qu’avec le casque sur les oreilles. Personnellement, je n’éprouve pas le besoin d’aller voir sur scène les gens que j’aime bien car on est déçu. En plus c’est une sorte de service après-vente du disque ».
- Le 1er décembre 1993, alors qu’il est en pleine tournée, MURAT déclare à Anne-Marie PAQUOTTE pour « Télérama » : « Me faire applaudir en racontant ma vie et en éprouver de l’euphorie, c’est ridicule et indécent !« .
- En décembre 1993 Jean-Paul GERMONVILLE pour le compte de « L’Est Républicain » interviewe MURAT sur la tournée en cours : « La scène ne m’excite pas du tout. J’y suis allé parce que des gens, où les copains ne se souvenaient plus m’y avoir vu. Ils pensaient que mon absence des planches était un signe de lâcheté ». (…) « Je ne garde que des mauvais souvenirs des concerts. Je n’envisage la musique qu’avec des casques sur les oreilles ».
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A Bertrand DICALE en 1993, le chanteur Auvergnat déclare : « Je ne suis pas un fonctionnaire. Le ronron de la tournée, changer d’hôtel tous les soirs, voyager … Je ne supporte pas ». (…) « Je ne fais pas de la musique et de la scène pour le plaisir d’entendre le public crier mon prénom ».
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En décembre 1993 MURAT répond aux questions du journaliste Sylvain ROSENTHAL pour « Globe Hebdo » à qui il confie : « Quand je suis sur scène, j’ai l’impression d’être un imposteur. C’est presque un autre métier. On ajoute de la fausseté à des chansons qui doivent rester telles. Finalement, je suis extrêmement gêné de chanter … ».
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Le 25 juin 1995 MURAT déclare à Sabrina SILAMO : « Je n’aime pas cette flatterie de l’égo un peu facile qui consiste à se faire applaudir à tout va. Personnellement, je vais au concert avec mes oreilles, pas avec mes mains. J’ai envie d’écouter, pas qu’on m’agresse ou qu’on me demande si ça va ».
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Le 27 octobre 1997 MURAT répond à cette question de Valérie RODRIGUE : « Pourquoi vous n’aimez pas la scène ? ». Ce à quoi il rétorque : « Faux. Disons que, plus ça va, plus j’aime la scène. Vous pensez à mon concert au théatre Grévin. Dans le public il n’y avait que des médias ou des gens de chez Virgin, avec lesquels je réglais des comptes … Dans un concert « classique », je fais des impros, j’ai la pêche, pardon, mais c’est plus vrai ».
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En 1999 MURAT confie à Zoé LIN et Dominique SEVERAC : « Je fais des disques pour pouvoir faire une tournée. D’accord, je vous ai dit le contraire la dernière fois que nous nous sommes rencontrés. Qu’est-ce que je pouvais être bête de ne pas aimer la scène … Maintenant c’est tout le contraire ». (…) « Autrefois, je chantais pour moi, aujourd’hui je chante pour les autres ».
Le Splendid Lille (1999).
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En septembre 1999 pour « Magic » le Brenoï est questionné par Franck VERGEADE sur « la scène« . Il y répond : « C’est ce que je préfère. J’ai été con. J’ai mis dix ans pour comprendre. Longtemps ce que je préférais c’était d’écrire des chansons et bosser en studio. Maintenant, quand j’écris une chanson, je pense que je suis sur scène. Et toutes celles de « Mustango » ont été composées dans cet esprit. Disons qu’avant, j’écrivais pour moi. Et aujourd’hui pour les autres. Parce que le retour des gens, du public, c’est le seul qui compte vraiment au final. Maintenant, c’est les tournées que je préfère. J’ai hâte de remonter sur scène. La dernière fois, quand on a arrêté, ça me manquait chaque soir de ne pas monter sur scène ».
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Le 25 mars 2002 pour « La Libre Belgique » Vincent BRAUN interviewe le chanteur Auvergnat : « Vous parlez de la scène. On vous a connu nettement plus rétif … ». La réponse fuse : « Ouais, j’suis devenu accroc. Moi qui passais mon temps à dire : « la scène c’est de la merde, j’veux pas en faire ». Quel con ! Non, mais les années passant, je trouve que ce qu’il y a de mieux dans mon job c’est la scène. Chaque fois que je compose une chanson je pense tout de suite au concert. J’adore être sur scène, capter l’attention des gens. C’est une vraie révélation pour moi ».
Route du Rock Saint Malo (2002)
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Pour « Femme Actuelle » en 2002 MURAT déclare à Pierre FAGEOLLE : « J’adore faire rire le public ». (…) « J’ai découvert ça durant la dernière tournée ».
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En octobre 2003, pour « Foutraque » MURAT répond à cette interrogation de Pierre ANDRIEU : « La scène ? » … « Si je ne suis pas en forme, je donne un concert de gars pas en forme. Mais si ça me prend, je peux partir dans des impros psychédéliques. C’est un de mes principes : je n’essaie pas de lutter contre l’état d’esprit dans lequel je suis quand je monte sur scène ».
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Pour « Le Parisien » le 3 novembre 2003, MURAT déclare à Emmanuel MAROLLE : « J’aime le risque. En tournée, la formule en trio guitare basse batterie est très légère, très maniable et permet de faire des concerts différents chaque soir. Ainsi j’expérimente de nouvelles choses. C’est très enrichissant artistiquement mais aussi très physique. J’aime bien qu’il y ait une dimension sportive ».
14 decembre 2005
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Le 26 août 2006, Jean-Marie Antoine pour « Telekila » discute de scène avec MURAT : « Au début, j’étais assez chichiteux avec la scène, c’est très français comme réaction. Maintenant, j’ai moins la trouille, j’ai plus confiance en moi et une de mes activités préférées c’est d’être en concert ».
Alhambra (2010)
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En 2006 pour le magazine « Platine », MURAT répond à cette question signée « JPP » : « Vous revenez sur scène, une fois de plus à La Cigale … ». L’Auvergnat répond : « Oui, c’est la salle Parisienne où j’ai le plus joué, j’en ai essayé beaucoup d’autres qui ne me plaisaient jamais, comme Le Casino de Paris où l’Olympia, dont je garde un souvenir effroyable ! Mon tourneur voulait me refaire l’Olympia, j’ai dit : « Ah non, je vais à La Cigale, ça me convient très bien ! J’aime le quartier, les loges, la bouffe, car ils ont un super cuisinier. Et puis j’y ai mes habitudes, mes marques. J’aime aussi la proximité avec le public dans cette salle. D’ailleurs, pour la province, je demande toujours à mon tourneur de me trouver des salles qui lui ressemblent ».
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Dans le cadre de la campagne promo du « Grand lièvre » on peut lire dans le journal « La Nouvelle République » le 15 novembre 2011, sous la plume d’Anne RICHOUX ces propos de « JLM » : « J’aime être sur les routes, en concert et en tournée. Le temps d’un concert, je recharge les piles ».
Liège (2011)
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Pour « La Libre.Be » le 14 novembre 2011, le chanteur Auvergnat déclare à Pascal DE GENDT : « La scène, c’est ce que je préfère dans ce métier. J’ai une attitude inspirée du jazz : me mettre sur un thème, partir en impro et servir de diapason aux musiciens qui m’accompagnent. Mais ce n’est pas facile, je suis essentiellement concentré la dessus : faut que je trouve l’issue pour remporter le morceau à la fin. Je me mets en situation de risque et c’est un putain de boulot. Après des centaines voire des milliers de concerts, je peux vous dire que ça marche bien une fois sur six ou sept. Et quand ça ne marche pas, je peux m’énerver c’est vrai : je crois que les gens qui viennent me voir savent que je suis comme ça : parfois ça se passe bien et ça va me dérider, parfois je me fais engueuler, par mes musicos parce qu’après 3/4 d’heure je n’ai toujours pas dit bonsoir au public ».
Botanique Bruxelles (2011)
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Dans le journal « Le Républicain Lorrain » le 26 octobre 2011 on peut lire cette déclaration de MURAT : « La scène me rendait malade. J’en ai pris mon parti ». (…) « J’étais terrorisé à l’idée de monter sur scène. Maintenant, j’ai intégré cette idée au reste du travail. Ecrire des chansons, les enregistrer, les promouvoir et monter sur scène, cela constitue un tout. Je dirais aujourd’hui que ce que je préfère c’est être sur scène, quand ça se passe bien. La scène c’est une drogue« .
La qualité de plume de MURAT est telle, que beaucoup voient davantage en lui un poète qu’un musicien … Pour l’intéressé le doute n’est pas permis …
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En septembre 2006 voici ce qu’il déclare dans le magazine « Muze » : « Musicien est mon vrai job. Je ne me suis jamais pris pour un poète ».
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Propos tenus dans « Xroads » en septembre 2009 : « je suis juste un mec qui fait de la musique, même pas un artiste, je n’aime pas ceux qui se prennent pour des artistes« .
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LA PEINTURE
En 1999 MURAT s’envole pour les Etats-Unis en compagnie de Laure sa nouvelle compagne. « Mustango » est dans sa tête. Loin de la France, il va s’initier à la peinture. Comme l’Auvergnat ne fait jamais les choses à moitié, cette découverte de l’art pictural va se transformer en passion, puis en necessité.
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Dans les colonnes du magazine « Best » (octobre 1999) MURAT explique : « Depuis que je peins je me sens beaucoup mieux dans ma peau. La peinture m’équilibre. » (…) « En peinture j’ai des engouements. Il y a une période, j’étais dingue de GAUGUIN. Donc, tous les week-ends, j’allais voir tous les GAUGUINS de France jusqu’aux Marquises pour me coller de plus près ». (…) « Après je me suis mis à MATISSE, à BOLLOCK dont je viens de voir une exposition superbe à New York ».
« La belle Angèle » … Paul GAUGUIN …
Henri MATISSE …
Jackson POLLOCK …
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En 2000 le journaliste Nicolas TITLEY écrit : « Jean-Louis MURAT peint comme un maniaque ». Le peintre en herbe déclare : « On m’a offert un matos de peinture alors je me suis mis à peindre des auto-portraits, pour voir à quoi je ressemble ». (…) « La peinture fait travailler l’autre émisphère que celui qui me sert à faire des chansons. Aujourd’hui, je me sens double, je suis habité par deux passions qui n’ont rien à voir l’une avec l’autre. La passion de la peinture est en train de tuer la passion d’écrire des chansons. J’ai l’impression que le côté peinture a été tellement méprisé durant toutes ces années qu’il est en train de prendre toute la place, ça m’a fait découvrir une autre partie de moi, parce que je ne tape pas dans le même réservoir de sensations et de plaisirs ».
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Le 7 mars 2000 Géraldine THOMAS interviewe MURAT qui lui déclare : « Je peins depuis un an. La peinture m’apporte une sensation de bien être avec moi-même que je n’ai plus avec la musique. C’est un peu comme si j’étais devenu bigame. Ma maîtresse peinture dépasse ma maîtresse musique qui n’assure pas une cacahuète … Avec ma maîtresse peinture, c’est le pied jour et nuit. Peut-être parce que ma maîtresse musique est maquée avec le showbusiness et que j’ai mis longtemps à m’en rendre compte. Alors que ma maîtresse peinture, elle est pure. Elle, elle assure (rires) ».
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En 2002, pour le compte de « Newcomer » Sandra DUPIRE interroge MURAT : « Quels sont tes goûts en peinture ? » … Ce à quoi il déclare : « J’aime tout ! Vraiment. De LASCO à POLLOCK. De l’art Africain à l’art Océanien en passant par le Chinois, tout est bon d’une certaine façon. Là je lis un bouquin sur GAUGUIN, un type que j’adore, mais je découvre. Je suis un autodidacte. Pour la guitare, la peinture c’est pareil, j’essaie toutes les techniques. Maintenant je voudrais faire de la sculpture, acheter une machine à souder … ».
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En 2004, dans les colonnes de « Playboy » MURAT parle peinture et évoque BACON dont il dit : « BACON ??? J’aime beaucoup. C’est super bandant. D’ailleurs, il y a beaucoup de blancs opaques chez BACON, et t’en vois partout. C’est qu’il se branlait dedans, qu’il mettait son foutre dans le blanc de la peinture. Ca rejoint la phrase de RENOIR qui disait : « Je peins avec ma queue ».
Francis BACON …
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Le 18 avril 2005 pour le journal « La Libre.be » la journaliste Sophie LEBRUN lui pose cette question : « Vous peignez encore ? ». L’Auvergnat acquiesce : « Je n’arrête jamais. Bientôt je vais retrouver mon atelier. En tournée je dessine : n’importe quoi, juste pour travailler l’oeil, je fais des exercices. Il faut des bases, l’inspiration vient après. En fait, j’ai les défauts et qualités de l’autodidacte : chiant, appliqué et consciencieux ».
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En 2006, pour « Platine » le journaliste qui signe « JPP » interroge MURAT : « Vous peignez beaucoup ? ». Réponse : « O oui ! C’est un plaisir équivalent, voire parfois supérieur, à la musique. Je me suis mis à la peinture de façon assez définitive, après mon premier séjour à New-York, en 1999, où j’avais loué délibérément pendant trois mois le loft d’une peintre Japonais. J’ai renouvelé l’expérience l’année d’après en louant cette fois ci l’atelier d’un peintre New-Yorkais, et depuis chez moi j’ai une pièce très lumineuse, exposée au Nord, pour peindre ». Deuxième question : « Mais vous n’exposez pas ? » Réponse : « Non, on me l’a souvent proposé, même à la sortie de ce disque, mais je ne veux pas mélanger les deux. Je dois gagner ma croûte avec la musique, mais parfois mon coeur balance et j’aimerais consacrer davantage de temps à la peinture ». Troisième question : « Pourtant certains chanteurs font les deux, comme Charlélie COUTURE ? » Réponse : « Oui, mais ça crée une confusion. CHARLELIE, en multipliant les expériences, a brouillé les pistes et ça a été négatif pour lui je pense. Les gens ne savent plus si c’est un chanteur, un peintre, un acteur … ».
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Sur son site internet (jlm.com) MURAT ouvre une fenêtre sur son univers pictural. En 2033 il édite « Le dragon à cent visages« (édition limitée) une série d’autoportraits au polaroïd qu’il travaille ensuite à l’acrylique ou à l’encre …
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Comment être un artiste, non seulement refuser la ville, mais qui plus est, revendiquer haut et fort des origines paysannes, j’allais dire « bouseuses » ???
C’est pourtant le défi que s’est lancé MURAT. Lorsque l’on sort d’un « taudis », le premier réflexe est de cacher ses origines, ses gerçures. MURAT, ou plutôt Jean-Louis BERGHEAUD va faire tout le contraire. Dans la réalité, le « taudis » dont j’ai parlé précédemment cache souvent moins de turpitudes et respire moins de relents que certains salons où dissertent les gens de la bonne société.
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En 1989, dans le magazine « 20 ans » MURAT déclare à Juliette COPE : « Paris … toutes les attitudes y sont codées, alors je baisse la voix » (…) « ou je me tais ».
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En 1991, dans « L’Evènement du Jeudi » MURAT dit : « Je déteste le bruit et le stress des grandes métropoles ».
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Pour « Rock this Town » en janvier 1991, le chanteur Auvergnat confie à Pierre ARNOULD : »Je voue une haine quasi viscérale au parisianisme. Je déteste le jeu factice des parisiens, cette habitude qu’ils ont de faire croire qu’ils sont constamment débordés, ce besoin continuel qu’ils ont de causer sans cesse. Je n’aime pas parler pour ne rien dire« . Il poursuit : « J’aime me taire. Ce sont mes origines paysannes qui veulent ça : on est plutôt méfiant et silencieux de prime abord. Et, faire des chansons, c’est une façon de pouvoir se taire. Une manière de faire le vide ».
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En octobre 1991 pour « Podium » (n° 237) MURAT déclare : « Vivre à la campagne … c’est une façon de me protéger. C’est mettre de l’espace et du silence entre soi et les autres ».
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Le 1er décembre 1993 dans « Texto » MURAT déclare à Benoît SABATIER : « Je n’aime pas les gens de la ville. Bien souvent ça me dégoûte toute cette promiscuité, cet énervement. Il y a du masochisme chez les citadins à supporter cette vie de chiotte. Peut-être que plus généralement je n’aime pas les gens, je me porte très bien tout seul dans mon coin. Peut-être que je suis un monstre ».
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En 2002, dans « Campus » (avril/mai) MURAT révèle à R. COUSI : « J’aurais aimé faire paysan, je pense que c’est mieux comme vie, tu te fais moins chier. J’ai été élevé dans une ferme, j’habite entouré de paysans, je connais les bêtes, je parle le patois, je sais m’occuper d’une ferme, faire du fromage. Ce n’est pas un simple fantasme de citadin qui voudrait partir dans la Lozère. A 18 ans, je n’avais rien. Si j’avais eu une ferme à récupérer, je l’aurais fait. Mais je n’ai pas de regret ».
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Le 30 septembre 2011, pour le compte du journal « L’Humanité » Victor HACHE pose cette question à MURAT : « Le sentiment de solitude, cela ne vous fait pas peur ? » … La réponse fuse : « Au contraire, je la recherche. PARIS, c’est un enfer de solitude, même s’il y a le nombre, la masse. A la campagne, l’isolement me régénère. Un seul individu dans mon champ de vision, cela me dérange ! (rire). La France, c’est trop petit, trop civilisé, trop peuplé. J’aurais bien aimé vivre dans un pays où le premier voisin est à une semaine de marche ».
Voilà de la constance …
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SON PAYS
Pour MURAT la notion de « Pays » à une vraie importance. Son pays c’est l’Auvergne … ce « caillou » … qu’il chante dans l’album « Taormina » …
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En octobre 1991 MURAT confie à Pierre ARNOULD avec qui il évoque « L’Auvergne » …pour « Rock this Town » : « Je suis très attaché au terroir. J’ai besoin de sentir mes racines ».
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Dans le cadre de la campagne promo de l’album « Mustango », au sortir d’un séjour aux Etats-Unis, le 16 mars 2000, auprès de JF DUPONT journaliste Belge de la « D.H » l’Auvergnat s’insurge : « J’en ai marre d’être en France, j’en ai marre d’être Français, marre … C’est un pays infernal, de petits bourgeois, de gens prétentieux et jaloux de tout« .
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En octobre 2003 pour « Crossroad » MURAT est apostrophé par Dom Sarraï DESSEIGNE : « Les Français t’agacent ? » Ce à quoi il répond : « Les Français ont le champagne qui leur sort de la gueule ! Ce sont des ultra gâtés qui souvent flashent sur tous les crétins de l’hexagone ! Tu regardes leur hit parade, ils mettent vingt tocards en tête : Johnny HALLYDAY, CHIRAC, machin, mais t’as déjà vu plus ringard que Johnny HALLYDAY et CHIRAC ? Ils sont là à nous faire faire chier depuis 40 ans ! Et SOUCHON il a déjà 130 ans, on ne sait même plus. Il y en a plein le cul, t’as déjà vu un pays où les mecs restent 80 ans au pouvoir ? Il y en a marre c’est un pays minable ! ».
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Le 8 octobre 203 pour « Sud Ouest » MURAT parle de « La France » avec le journaliste Yves CHAMPIGNY : » La France ??? « … « Zéro. Un pays quasi mort, électroencéphalogramme plat, il ne s’y passe rien. Que l’Europe soit un continent mort, c’est pas nouveau, on le disait déjà du temps de PROUST. On essaie de se donner une soit disant vigueur, mais on rêve tous la gueule ouverte ici ».
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Le 16 novembre 2006 pour « Elle » Nicolas BALMET recueille les confidences et états d’âme de MURAT : « Dernièrement, j’ai lu que les cuivres de BENABAR faisaient beaucoup penser à Otis REDDING. Ca me sidère et ça m’énerve, ce microcosme d’artistes et de journalistes qui pensent que la cour de la musique est à Paris« .
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J’emprunte au Blog de Baptiste VIGNOL des extraits d’une chanson de CAMILLE : « I love you » qui dit en l’occurence :
« La chine excelle dans le textile
La Thaïlande dans les grains de riz
Le Japon fait des automobiles
Et les US, du RNB »
(…)
« La France, La France (?) des photocopies ».
Tout cela pour vous dire que MURAT n’est pas le seul à avoir cette vision pessimiste (?) … mais surtout lucide de notre bonne vieille société Française.
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En 2011 dans le cadre de la promo « Grand lièvre » MURAT répond aux questions de Mathieu MAIRE pour le compte de « Marianne.fr » dont celle-ci : « Qu’est-ce qui trouve grâce à vos yeux aujourd’hui ? » La réponse est pleine de bon sens mais d’espoir aussi : « Comme je vis dans la France profonde, je trouve très bien tous les phénomènes associatifs. Tous ces gens, personnes âgées ou jeunes, qui se mélangent, comme celà se passe chez nous en Auvergne. Les réunions annuelles dans les villages, où ils remettent les fours en marche, tout le monde mange, discute, se connaît, se donne de coups de main. C’est fait pour zéro centime, l’argent n’est pas en jeu. Je dirais donc tous les phénomènes associatifs de proximité, d’entraide, d’humanisme. Il n’y a pas d’idées politiques, pas de pognon, ils font juste des choses ».
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LE TRAVAIL
Dans le monde paysan, que l’on soit d’Auvergne ou de Bretagne, la valeur travail a un sens. MURAT l’a dit : « On vous pardonne d’être criminel, pas fainéant ». Celà est vrai même si ça peut choquer certains « bobos » … MURAT déteste l’oisiveté. Pour lui, toute nouvelle journée qui commence est d’abord une journée de travail ! Ecoutons le …
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Pour « Le Figaro »en 1999, MURAT déclare à Bertrand DICALE : « Je déteste que la société m’impose d’être aussi contemplatif« .
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Pour « Campus » (avril/mai 2002) le journaliste Romain COUSI pose cette question : « A quoi ressemble la vie de MURAT ? « Réponse de l’intéressé : « Ca fait un moment maintenant que j’ai décidé que je ne voulais plus bosser. Pas de salariés, pas de patron, pas de téléphone, pas de montre, juste moi. Pas de contrariétés autres que moi-même. Je vis comme je veux, je fais ce que je veux, il n’y a personne pour m’emmerder, et ça dure depuis vingt ans ».
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Le 1er octobre 2003, Pierre ANDRIEU pour « Foutraque » questionne MURAT sur sa carrière : « Quel a été le déclic qui t’a conduit à faire de la musique et à débuter une carrière dans ce milieu ? » MURAT embraye : « Je crois que j’ai toujours voulu faire ça. C’est une affaire d’opportunités, dans la vie les occasions se présentent ou ne se présentent pas. J’ai toujours voulu une vie d’artiste. Pas pour la gloriole, pas du tout, mais plutôt parce que ça me convient le travail de soi à soi, l’autodiscipline. Je ne supporte pas l’autorité donc je n’aurais pu faire autre chose comme job ». (…) « Les journée où je suis chez moi et où je bosse, j’y suis de 7h30-8h00 jusqu’à minuit … J’adore travailler ! Quand j’en ai marre d’un truc, je passe à autre chose. Quand je me lasse, je sors dehors, je vais me balader. Je réfléchis en faisant une balade et après je rentre pour me remettre au travail ».
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Le 22 septembre 2004, pour le journal « Le Progrès » le Brenoï déclare à Thierry MEISSIREL : « Je sors des disques plus souvent que mes camarades, mais c’est parce que j’aime ça. Donc j’en fais un max. Si vous aimez votre femme, vous ne la sautez pas qu’une fois par an ». (…) « J’aime travailler. Moi, ma drogue c’est de faire des trucs … Quand je me couche le soir, il faut que je puisse savoir ce que j’ai fait dans la journée ».
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Dans le magazine « Inrockupibles » (n° 431 du mois de février 2004) MURAT déclare : « Je déteste les gens qui s’endorment, il faut lire, se cultiver. C’est la culture qui bloque les pulsions négatives en moi. En vieillissant, tu as plus envie d’être intelligent, ça dépasse le fait d’être désolé de ne plus être ce que tu étais« .
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Pour « Paris Match », le 18 novembre 2004, MURAT déclare à « B.L. » :« J’aime le changement. La routine c’est l’antichambre de la mort. J’essaie à chaque fois de repartir de zéro, d’être vierge ». (…) « Ce qui compte c’est ce que je vais faire demain. Je n’aime pas ressasser ».
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A Coralie BONNEFOY, pour le journal « La Provence », le 22 mars 2005, MURAT confie : « Et mes amis, parce que je déteste la paresse, ce ne sont pas des gens du business. Ce sont des paysans ».
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A BAYON, le 28 novembre 2011, pour « Libération » MURAT sussure : « J’ai toujours beaucoup de plaisir à enregistrer. Quand je bosse, je me sens comme au coeur de ma saison. En roi de Sibérie seul dans ma robe noire ».
Décidément, quand ces deux là échangent … il n’y qu’eux à comprendre le sens des mots …
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SON PUBLIC
MURAT aime son public, même s’il ne le dit pas toujours.
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A Juliette COPE pour le mag « 20 ans » il déclare en juin 1989 : « J’aime qu’on m’aime ».
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En septembre 2009, dans le magazine « Xroads », sous la plume de Tony GRIECO on peut lire ces propos de l’Auvergnat : « Je me fais une haute idée de mon public. J’aime qu’il ne me passe rien, mais je ne lui passe rien non plus« .
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DIVERS
MURAT a toujours aimé naviguer à contre courant, être là où on ne l’attendait pas.
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En juin 1989, pour « Paris première » il déclare : « J’ai horreur de l’air du temps ».
MURAT aime rarement ceux qui ont « le vent en poupe ». Son tort est de le dire haut et fort … quelques exemples :
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José BOVE : « Je l’ai toujours traité de blaireau et ça m’a coûté cher. Mon public le soutient. Je comprends ses idées, mais je déteste le mec et ses méthodes. C’est DUPONT LA JOIE qui se prend pour CHE GUEVARA ». (Rock & Folk n° 434/2003).
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Les restos du coeur : « C’est une espèce de mafia avec GOLDMAN dans le rôle de CAPONE ». (Rock & Folk n° 434/2003).
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Mickaël MOORE : « Je ne peux pas saquer ce mec là ! ». (Foutraque le 1er octobre 2003).
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Gérard KLEIN : « Lui il me fait rigoler ». (…) « On dirait Marie-Antoinette à Versailles avec ses moutons ». (Zic line septembre 2003).
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Michel DRUCKER : « N’est pas le gendre idéal qu’on croit ». (Jim/2003)
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Pascal NEGRE : « Quel look de charcutier. Normalement ce gars là devrait découper des têtes de veaux et ne pas diriger une multinationale. Il est glamour comme un sac de pommes de terre ». (…) « Il a un côté CHIRAC avec des cheveux ». (La pop française de A à Z)
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Les Etats-Unis :
- « L’essentiel de ce qui fait notre culture de chanteurs Français est constitué de ce qui a pu se passer la-bas, il y a un siècle ou un siècle et demi, et qui nous est revenu. Toute l’ambiguïté, toute la difficulté est là : chanter en Français et avoir une discothèque faite de choses américaines ou anglaises. Ce sont mes racines, du côté du Mississipi ». (Sud Ouest le 8 octobre 2003).
- « C’est la terre où j’aurais aimé faire de la musique dans les années 60. Il est possible d’y vivre en étant marginal ». (Paris Match 18 novembre 2004).
- « Je suis très pro américain, un peu par provoc. je fais partie des 3% de français qui étaient pour l’intervention en Irak ». (Le Nouvel Obs. juin 2005).
- « Quand tu aimes le rock, tu aimes les Etas-Unis ». (Le Monde le 16 mars 2005).
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LES ANIMAUX
Enfant de la campagne, Jean-Louis BERGHEAUD alias MURAT a beaucoup appris des animaux. Toujours il leur en a gardé une vraie reconnaissance.
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En 1989 MURAT déclare à Christian FEVRET pour « Les Inrockuptibles » : « Je ne trouve de satisfaction que dans les dernieres petites choses qui me restent de l’animal ».
- En octobre 2003 questionné par Yves CHAMPIGNY pour « Sud Ouest » il parle de faune et de flore : « C’est l’unvivers dans lequel je pioche beaucoup. Tous les jours je suis au contact avec ça. Là encore, je viens de me balader il y a une heure. Je sais où il y a un renard, et comme il a neigé hier, j’ai pu suivre la trace de ce renard. Ca m’intéresse toujours beaucoup ».
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Le 24 août 2006 pour le « Nouvel Obs » MURAT parle du cheval sa passion : « Pour moi, un homme ça va à cheval. Gamin, je montais à cru. Je suis dingue des chevaux. Ah ! Coucher à l’écurie avec les chevaux ! ».
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Dans les colonnes de « L’Express » le 1er octobre 2008, sous la plume de François Régis GAUDRY, le chanteur Auvergnat, nous parle de son arbre préféré : « J’ai une affection particulière pour le frène. C’est un arbre qui sert à contruire les haies dans la campagne auvergnate. C’est aussi la meilleure essence pour fabriquer des guitares ».
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Le 15 novembre 2011, pour « La Nouvelle république » MURAT confie à Anne RICHOUX : « J’aime beaucoup les outils, j’aime bricoler« .
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Le 7 octobre 2011, le chanteur déclare à Olivier NUC : « Je préfère vivre avec les corbeaux et les vaches ».
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LES FILLES
Le p’tit BERGHEAUD a rarement eu de la chance avec les filles … il sentait les odeurs de la ferme ! Il y a des humiliations qu’on n’oublie jamais …
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En 1992 pour « Madame Jour de France », parlant de l’amour des femmes il déclare : « La seule chose qui vaille ».
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En 1994 MURAT déclare aimer : « Séduire les filles qui n’ont jamais écouté mes chansons ».
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Toujours en 1994 il donne une description intéressante de son type de femme : « Les brunettes comme ma mère. Genre celles qui attendaient les américains à la libération : bas nylon, petites robes fleuries avec, on imagine, rien en dessous ».
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En 2002, pour « Femme Actuelle » l’Auvergnat confie : « Quoi de meilleur que de faire rire une femme qu’on aime ? »
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Le 1er mars 2004, sous la plume de Gilles MEDIONI pour « L’Express » on peut lire ces propos « Muratiens » : « J’aime aimer. J’aime les femmes plus que tout, leur accent, leur regard, leur façon de marcher, leur attitude. Je suis fanatique du fait féminin et je le traque tel un espion ».
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Le 24 août 2006, pour « Le Nouvel Obs. » MURAT déclare à François ARMANET : « J’aime toutes les femmes. Le fait féminin me fait fondre ».
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Dans l’abédaire de la pop Française, MURAT nous parle d’Isabelle HUPPERT en ces termes : « D’une certaine façon, j’ai toujours été amoureux d’elle, depuis « La Dentelière » (1976). C’est un être humain tout à fait exceptionnel ».
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De Pascale CLARK il dit : « J’ai quelques copines, dont Pacale CLARK avec lesquelles on rigole bien à chaque fois qu’on se voit ».
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Dans le même opuscule que celui cité ci-dessus, de Laure, sa femme MURAT dit : « La fille que j’aime. On s’est marié il y a pas très longtemps, et j’ai hâte qu’on passe aux bébés. C’est elle qui écoute toutes les chansons. S’il y en a des faibles sur le nouvel album, je n’y suis pour rien. C’est elle aussi qui m’a mis à la peinture et au dessin, et je passe désormais l’essentiel de mon temps à peindre, plus qu’à faire de la musique. Ca fait bander de peindre, d’écrire non ».
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EN VRAC
Voici ce que MURAT aime …
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VERCINGETOX.
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Le chevalier BAYARD.
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jeanne D’ARC qu’il : « s’exaspère de voir récupérer par les rétrogrades de tout poil » (propos recueillis par P. BOYER DE LA TOUR « Madame JDF 1992).
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Les photos de CARTIER BRESSON.
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Le chocolat. Dont il dit : « Je n’ai aucune résistance au chocolat, quand j’entame une tablette je la finis, j’en mange à me rendre malade ».
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La guitare … « Je suis très amoureux des guitares. Je suis assez volage, j’en ai 36″. (…) « J’y retrouve toute la sensibilité féminine ». (Sud Ouest le 8 octobre 2033). « J’aime jouer sans retenue à bloc et puis la guitare ça se joue fort ». (…) « Jouer saturé c’est un exutoire pour moi, c’est comme si je saturais tout ce qui me fait chier, dans la vie d’un son de guitare ». (Guitarist Magazine 2006).
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Le parfum d’un être aimé ? Réponse de « JLM » : « Celui de mon petit garçon, Gaspard né le 31 mai dernier. C’est un mélange enivrant d’odeur de biberon, de shampoing pour bébé et de lait nettoyant ». (L’Express le 1er octobre 2008).
… ce qu’il déteste …
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Voyager… En février 1992, il déclare à Laure MALZIEU : « Je déteste les voyages. Je trouve que c’est partout pareil sur terre. Mes derniers voyages : le mexique et le Japon, je me sentais mal. Si c’est pour voir, on y reste 3 ans, on apprend la langue et on y habite. Mais faire le touriste pendant 15 jours … ! (…) « Je n’ai pas besoin de voir des pays pour m’ouvrir l’esprit ».
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Le showbizz.
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La mort.
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Les lâches.
- Se voir en photo.
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Se dépêcher pour prendre l’avion, courir de rendez-vous en rendre-vous.
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Les maisons de disques … « C’est la pointe avancée du monde ultra-libéral ». (…) « Les maisons de disques m’ont fait perdre des années ». (Sud Ouest le 8 octobre 2003).
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La promo.
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Ceux qui confondent laïcité et athéisme … « Je ne supporte pas les gens qui s’efforcent d’être athées au sens le plus stupide : ceux qui confondent laïcité et athéisme. ce sont les nouveaux gros cons ! Des pseudo mystiques qui ne croient en rien. Sauf en leur feuille de paye. Je ne comprends pas les critiques contre RATZINGER. L’Eglise catholique est par nature réactionnaire. Vous voulez quoi ? Un pape pédé qui s’amène au balcon en disant : « je vous présente Jeannot, on est pacsés ! » (…) « Tout est échec quand il n’y a plus de croyance. On peut croire en beaucoup de choses : une goutte d’eau, le regard d’une femme, la beauté d’une marguerite, Dieu. L’essentiel c’est de savoir mettre un genoux à terre devant la beauté du monde ». (Témoignage Chrétien le 28 avril 2005).
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Les gens qui manifestent leurs idées politiques dans leurs chansons. (Le Nouvel Obs. le 18 octobre 2007).
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Le souk, la prise de pouvoir par des abrutis … « L’autorité ça doit s’imposer » (…) « Je ne supporte pas qu’on me dise ce que je dois faire » (La Montagne le 18 juin 2006).
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La télévision … « J’aime pas ça ». (silence) « Je sais même pas pourquoi, mais j’aime pas ça. Depuis tout petit j’aime pas ça. J’aime pas être photographié, filmé, ça me rend toujours un peu malade (rire léger). Mais bon, faut pas s’enfermer dans des dogmes ». (propos recueillis par Sylvain FESSON le 7 11 2011 Gonzaï.com).
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La médiocrité … « Est ma hantise, mon désespoir mais aussi mon moteur. C’est une ligne médiane, un milieu qui ne m’intéresse pas. Je veux être un outsider. Je déteste les artistes qui ont des signes extérieurs d’originalité et se comportent comme des employés de banque !« . (Muze septembre 2006).
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LA VERITE D UN JOUR … N EST PAS CELLE DU LENDEMAIN …
Le dernier volet de ce portrait va concerner … l’esprit de contradiction. Il est permanent chez MURAT et je comprends que celà puisse agacer voire plus encore, quand on n’aime pas le personnage. MURAT aime le solitude et déteste la ville. celà ne l’empêche pas de déclamer :
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« Je ne peux pas rester seul. Je ne peux pas me supporter » (« Max » 1989 propos recueillis par J.M. THEVENET).
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« Je ne peux pas rester seul. Alors je fais des chansons ». (« Podium » octobre 1991).
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Voilà ce qu’il déclare à Renaud MONFOURNY pour « Les Inrockuptibles » le 4 avril 1995 : « Je n’éprouve pas le besoin de lutter contre mes contradictions. Je rejoins cette idée chez POUCHKINE, que j’ai relu ces temps ci. Il a une virilité, une sexualité, un caractère contradictoire dans lesquels je me reconnais. Il pense par exemple que la baise est rédemptrice, qu’elle assure le salut de l’âme. Que Dieu, c’est le sexe d’une femme. Je suis tgrès guidé par l’instinct sexuel dans mes rencontres. C’est l’un de mes problèmes, cet atavisme, barbare, animal. Cette manière de renifler, de lécher. La gloire de l’amour c’est surement la fidélité. Mais l’infidélité m’est toujours apparue comme une vertu et les sacrifices que suppose la fidélité comme une insulte à la création.Mais une telle pensée ça se paye. POUCHKINE le décrit avec une sincérité et un talent incroyables. Peut-être son époque laissait-elle davantage de chances à de tels caractères. Quand on était jaloux, on pouvait tuer, provoquer un duel. Ou bien fuir, disparaître. Embarquer pour le Tonkin, ou aller faire l’apothicaire à Salt Lake City avec sa mûle, c’est quand même devenu difficile, tout est cadenassé ». (…) « Etre un type comme Liberty VALENCE ça me calmerait pas mal« .
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MURAT, fils de paysan, chanteur et poète. Fidèle à ses racines. Le vague à l’âme. Toute vérité n’est pas bonne à dire ? Il n’est rien de pire que de se mentir à soi-même. MURAT ? Toujours il restera BERGHEAUD …
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Commentaires»
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bravo pour cet article très complet et fort intéressant! Décidemment, je l’aime je l’aime!
« Mépris outré par l’abaissement excessif, des coins de la bouche » de Stendhal, presque le miroir parfait de Murat. JLM est fascinant pour ça, mégalo total, solipsiste définitif, jusqu’à en être repoussant…
bonjour, merci pour la découverte du mot « solipsiste » …On peut percevoir MURAT tel que … Moi je pense qu’il est bon … Je me trompe peut-être ???
D